Italie : enquête contre le ministre de l’intérieur, Matteo Salvini, pour séquestration de migrants
Italie : enquête contre le ministre de l’intérieur, Matteo Salvini, pour séquestration de migrants
Le patron de l’extrême droite avait refusé pendant dix jours à plus d’une centaine de migrants de débarquer en Italie.
Le 25 août, un procureur d’Agrigente at ouvert une enquête pour séquestration, abus de pouvoir et arrestation illégale contre le ministre et son chef de cabinet. / Luca Bruno / AP
Le parquet de Palerme (Sicile) a confirmé, vendredi 7 septembre, avoir ouvert une enquête pour abus de pouvoir et séquestration de personnes contre le ministre de l’intérieur italien, Matteo Salvini, au motif qu’il avait refusé durant dix jours à plus d’une centaine de migrants de débarquer en Italie.
Le parquet a annoncé cette décision dans un courrier à M. Salvini, patron de l’extrême droite italienne, qui l’a ouvert et lu dans une vidéo diffusée en direct sur sa page Facebook. « Un organe de l’Etat enquête sur un autre organe de l’Etat. Avec la toute petite différence que vous avez élu cet organe de l’Etat », a déclaré M. Salvini sur la vidéo.
« C’est vous qui avez demandé à ce ministre de contrôler les frontières, de contrôler les ports, de limiter les débarquements, de limiter les départs des clandestins. C’est vous qui me l’avez demandé, et je vous considère comme mes amis, comme mes soutiens et comme mes complices. Je ne dévierai pas d’un millimètre tant que les Italiens me le demandent. Et si demain devait arriver un autre bateau chargé de migrants, ils ne débarqueraient pas. »
Après ce discours, Matteo Salvini s’est ainsi filmé en train d’afficher la lettre dans son bureau au ministère, comme « une médaille ».
C’est le 25 août qu’un procureur d’Agrigente avait ouvert une enquête pour séquestration, abus de pouvoir et arrestation illégale contre le ministre et son chef de cabinet. Une centaine de migrants érythréens étaient alors restés bloqués sur le navire des gardes-côtes italiens Diciotti pendant une dizaine de jours. La procédure contre M. Salvini a alors été transférée à une juridiction de Palerme habilitée à poursuivre les membres de l’exécutif, qui a donc confirmé les deux premiers chefs d’accusation.