Les deux pilotes Ferrari 2019 : Charles Leclerc (à gauche) et Sebastian Vettel. / CLAUDE PARIS/ AP

La volonté de Sergio Marchione, le patron de Ferrari mort le 25 juillet, est respectée. Le pilote monégasque Charles Leclerc, 21 ans dans un mois, pilotera pour la Scuderia en F1 à partir de 2019, « au côté de Sebastian Vettel », le quadruple champion du monde allemand, a fait savoir l’écurie italienne, mardi 11 septembre, cinq jours avant le Grand Prix de Singapour.

Avec la nomination à la tête de Ferrari de John Elkann, petit-fils de Gianni Agnelli, on avait cru, un temps, que le Finlandais Kimi Raïkkönen — au volant d’une Ferrari depuis 2014 — pourrait conserver sa place au côté de Sebastian Vettel.

Même si près de 90 000 fans ont signé une pétition sur le Net pour réclamer le maintien d’« Iceman » — le surnom de l’impassible champion du monde 2007 —, la nouvelle direction parie finalement sur la jeunesse.

Charles Leclerc va donc quitter l’écurie Sauber (écurie motorisée par Ferrari), avec laquelle il a fait son entrée en F1 cette saison. Il y sera remplacé par… Raïkkönen, qui, à 38 ans, retrouvera ainsi une écurie où il a débuté, en 2001.

Un début de saison concluant

« Les rêves deviennent réalité, a tweeté Charles Leclerc mardi 11 septembre. Je serai éternellement reconnaissant à la Scuderia Ferrari pour l’opportunité qu’elle me donne, et à Nicolas Todt [son manager, fils de Jean Todt, patron de la FIA et ancien patron de la Scuderia] qui m’encourage depuis 2011. »

Charles Leclerc a débuté par le kart quand il était enfant, s’engageant dans des compétitions dès 2005, à l’âge de 8 ans. Passé au volant d’une monoplace en 2014, pilote de la Ferrari Driver Academy, il décroche le titre de champion de GP3 (devenu formule 3) en 2016, puis de formule 2 en 2017, catégories inférieures d’accession à la F1.

Parvenu dans l’élite, le « rooky » assure un début de saison concluant. Il se classe actuellement au 15e rang du championnat, avec 13 points marqués en quatorze Grand Prix courus. Son meilleur résultat est une 6e place en Azerbaïdjan, le 29 avril.

Cela le situe légèrement en deça des performances de l’autre nouveau venu du plateau, le Français de Toro Rosso, Pierre Gasly (22 ans, 13e avec 28 points et une 4e place à Bakou le 29 avril), qui pilotera pour Red Bull en 2019, ou encore de celles de l’autre Normand, pilote Force India Point Racing, Esteban Ocon (21 ans, 10e au général avec 45 points).

« Je travaillerai dur »

Le natif du Rocher a su très tôt transformer en force les drames qu’il a pu vivre, comme la mort de celui qu’il considérait comme son grand frère et qui lui avait révélé sa passion pour la F1, le pilote français Jules Bianchi, mort le 17 juillet 2015. Deux ans plus tard, alors que Charles Leclerc est en tête du championnat 2017 de F2, son père, son premier fan, meurt le 20 juin.

Mardi, le futur pilote Ferrari a remercié « ceux qui ne sont plus de ce monde » avant de se projeter dans l’avenir : « Je travaillerai dur comme jamais je ne l’ai fait pour ne pas vous décevoir, écrit-il sur son compte. Mais d’abord, il y a une saison à finir, avec une équipe incroyable qui m’a donné la possibilité de me battre et de montrer mon potentiel. »

« Le rêve ultime est de remporter le Championnat du monde », reconnaît le jeune homme.

« C’était un grand plaisir de soutenir Charles Leclerc pendant sa première saison de F1, a répondu le patron de Sauber, le Français Fred Vasseur, qui va « suivre de près » la suite de sa carrière.