Psychose en Australie : des fraises sabotées avec des aiguilles à coudre
Psychose en Australie : des fraises sabotées avec des aiguilles à coudre
Plusieurs personnes ont été blessées par des aiguilles placées dans des fraises. Ces actes de malveillance ont entraîné l’effondrement du prix des fraises du Queensland.
Des rayons d’où les fraises ont été retirées dans un supermarché de Brisbane, en Australie. / Dan Peled / AP
Difficile, depuis plusieurs jours, de trouver des fraises dans les rayons des supermarchés australiens. La psychose qui touche les consommateurs atteint désormais les six Etats du pays, a annoncé la police lundi 17 septembre. L’Australie est en effet confrontée à « un crime odieux », selon le ministre fédéral de la santé : la « contamination » de fraises par des aiguilles à coudre.
L’affaire est apparue au grand jour la semaine dernière avec l’hospitalisation d’un homme souffrant de douleurs d’estomac après avoir mangé des fraises achetées dans un supermarché du Queensland. Depuis, les habitants du pays publient sur les réseaux sociaux des photos de fraises contenant de petites aiguilles en métal.
Plusieurs personnes ont été blessées, dont une petite fille de 7 ans, entraînant le retrait des supermarchés de plusieurs types de fraises cultivées dans le Queensland. La police locale a officiellement conseillé aux consommateurs, sur son compte Facebook, de couper en deux les fraises avant de les manger.
100 000 dollars de récompense
« Quiconque se trouve derrière cela met en danger non seulement les familles du Queensland et du reste de l’Australie, mais aussi toute une industrie, a déclaré samedi la première ministre du Queensland, Annastacia Palaszczuk. Je demande à toute personne disposant d’une information qui pourrait être liée à cette affaire de quelque manière que ce soit de contacter la police aussitôt que possible. »
Son gouvernement a offert une récompense de 100 000 dollars australiens (61 500 euros) pour toute information susceptible d’aider à l’arrestation et au jugement des responsables, et le ministre de la santé, Greg Hunt, a demandé l’ouverture d’une enquête fédérale. Les mobiles de l’attaque demeurent inconnus, mais l’association des producteurs de fraises du Queensland a évoqué la piste possible d’un ancien employé du secteur mécontent.
Selon Neil Handasyde, président de l’association des cultivateurs de fraises de l’Australie-Occidentale, des détaillants et des compagnies d’assurance demandent désormais aux producteurs de scanner leurs fruits. « Nous cherchons les moyens de résoudre ce problème. Nous nous sommes procuré des détecteurs de métaux et envisageons d’utiliser des emballages inviolables. »
L’industrie de la fraise dans le Queensland représente quelque 160 millions de dollars australiens (98 millions d’euros). Selon le média ABC, l’affaire a fait chuter de moitié les prix de gros, à 0,50 dollar australien la barquette, en dessous des coûts de production.
Après la fraise, le « crime » va-t-il s’étendre à d’autres fruits ? Lundi, une femme de 62 ans a été surprise en train de placer une aiguille dans une banane. Selon la police du Queensland, elle semble avoir agi par volonté de copier le mode opératoire du ou des agresseurs de fraises, sans avoir aucun lien avec eux.