Japon : Shinzo Abe conserve les rênes de son parti
Japon : Shinzo Abe conserve les rênes de son parti
Largement réélu à la tête du Parti libéral-démocrate, le premier ministre japonais a ainsi la possibilité de rester à la tête du pays jusqu’en 2021.
Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, a été largement réélu jeudi 20 septembre à la tête de son parti, s’offrant ainsi la possibilité de rester à la tête du pays jusqu’en 2021 et de battre du même coup un record de longévité.
M. Abe a gagné 553 voix des 807 exprimées, dont 329 des 405 députés et sénateurs membres de sa formation, le Parti libéral-démocrate (PLD). Son rival Shigeru Ishiba a obtenu un score honorable chez les représentants des militants et sympathisants. Le parti est divisé en factions dont les membres sont disciplinés et votent en fonction de l’orientation donnée par le chef de chacune d’elles. En revanche, auprès des 1,04 million de sympathisants et militants (dont les votes sont aussi regroupés en 405 voix), M. Abe n’a obtenu que 224 suffrages, contre 181 pour M. Ishiba qui, en théorie, va ainsi pouvoir peser dans le débat au sein du parti.
Une confiance affectée par les scandales
Le raz-de-marée n’étant pas au rendez-vous, M. Abe pourrait voir sa tâche se compliquer un peu et son ambition ultime d’amender la Constitution se heurter à l’opposition de la population qui est très attachée à cette charte fondamentale pacifiste. M. Abe avait reconnu pendant la campagne que la confiance en son gouvernement avait été en partie affectée par les scandales qui ont occupé la presse depuis deux ans : il a notamment été accusé de favoritisme envers des amis.
Si cette élection interne à un parti revêt une telle importance, c’est que ce scrutin désigne de facto le premier ministre puisque le fauteuil de chef du gouvernement échoit pour ainsi dire automatiquement à celui qui préside la formation majoritaire à la diète. La majorité du PLD est écrasante face à une opposition en lambeaux depuis qu’elle a perdu aux législatives de fin 2012, incapable de se relever d’une gestion jugée désastreuse de l’après-tsunami et de l’accident de Fukushima en mars 2011. Plusieurs défis l’attendent cependant et l’absence de plébiscite des militants devrait, selon des analystes, le contraindre à faire avancer les dossiers économiques.