Russie : l’impopulaire réforme des retraites adoptée en deuxième lecture
Russie : l’impopulaire réforme des retraites adoptée en deuxième lecture
Le texte doit encore être approuvé en troisième lecture puis par les sénateurs avant d’être promulgué.
Manifestation contre la réforme des retraites à Moscou, mercredi 26 septembre. / Alexander Zemlianichenko / AP
Les députés russes ont adopté en deuxième lecture, mercredi 26 septembre, par 326 voix pour, 59 voix contre et une abstention l’impopulaire réforme des retraites, qui prévoit de repousser de cinq ans l’âge légal de départ à la retraite. Le texte doit encore être approuvé en troisième lecture puis par les sénateurs — généralement une formalité — avant d’être promulgué par Vladimir Poutine.
Les députés ont introduit tous les amendements proposés par Vladimir Poutine lors d’une adresse à la nation fin août. Le système est inchangé depuis quatre-vingt-dix ans.
Rejet
Confronté à une fronde inhabituelle qui a fait chuter sa cote de popularité, le président avait notamment promis de n’augmenter l’âge de départ à la retraite pour les femmes que de cinq ans, de 55 ans actuellement à 60 ans (contre 63 dans le texte initial). Pour les hommes, l’âge de la retraite passe à 65 ans, contre 60 ans aujourd’hui.
Le gouvernement s’est engagé à ce que ces mesures permettent de revaloriser les pensions de retraite de 8 % par mois d’ici à la fin de l’année, pour s’établir en moyenne à 14 414 roubles (environ 185 euros). Les opposants à la réforme affirment que beaucoup de Russes, notamment les hommes — dont l’espérance de vie plafonne à 66 ans —, ne pourront guère profiter de leur retraite.
Les députés russes ont également adopté d’autres mesures prônées par M. Poutine telles que le départ anticipé pour les mères de familles nombreuses, le maintien d’avantages pour certaines professions, comme les mineurs, et l’introduction de sanctions pénales pour les entreprises licenciant des employés proches de l’âge de la retraite.
Mardi, des militants ont annoncé avoir transmis à l’administration présidentielle une pétition signée par un million de personnes demandant l’abandon de la réforme.