Le président chinois Xi Jinping, à Pékin, le 2 septembre. / NICOLAS ASFOURI / AFP

En « tournée d’inspection », cette semaine, dans le nord-est de la Chine, le président Xi Jinping a semblé s’inspirer d’Emmanuel Macron. Celui qui est aussi secrétaire général du Parti communiste chinois veut développer le secteur public et, en même temps, soutenir le secteur privé. Deux affirmations moins anodines qu’il n’y paraît. Devant des ouvriers du groupe pétrolier public China National Petroleum Corporation, M. Xi a déclaré : « Nos entreprises publiques devraient continuer de devenir plus fortes, meilleures et plus grandes. » « Les déclarations et les arguments qui nous disent que nous n’avons plus besoin des entreprises publiques ou que nous devrions en réduire [le nombre] sont faux et partiaux », a-t-il ajouté.

Des énormes conglomérats

Ces entreprises, plus d’une centaine, partiellement cotées en Bourse, sont d’énormes conglomérats. Soixante-sept d’entre elles, qui appartiennent au gouvernement central, font partie des 500 entreprises les plus riches du monde, avait calculé l’agence Reuters en 2017. Jugées moins performantes que les entreprises privées, elles ont pourtant vu leur poids dans l’économie à nouveau progresser depuis l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir, en 2012. En raison de leurs liens étroits avec l’appareil communiste et l’opacité de leurs comptes, les Occidentaux se plaignent de leurs privilèges. Le poids de ces entreprises est au cœur du conflit commercial actuel entre la Chine et les Occidentaux. Le soutien qu’elles viennent de recevoir de Xi Jinping est donc une fin de non-recevoir aux demandes des Occidentaux.

Mais « en même temps », et contrairement à ce que préconisent certains économistes chinois, pas question de se passer du secteur privé. « Les règles du parti sont favorables au développement des entreprises privées », a-t-il déclaré devant des métallurgistes, promettant « de créer un meilleur environnement juridique et d’améliorer l’environnement économique pour les entreprises privées ». Des promesses bienvenues pour les investisseurs, mais qui ne doivent pas cacher l’essentiel : la loi du parti prime sur celle du marché.