« Les Animaux face au terrorisme » : chiens, aigles et autres rats de guerre
« Les Animaux face au terrorisme » : chiens, aigles et autres rats de guerre
Par Alain Constant
Le documentaire d’Alfred de Montesquiou nous apprend que certains animaux se révèlent particulièrement utiles dans des conflits de plus en plus asymétriques.
Un officier du GIGN entraîne son chien, en banlieue parisienne, en février 2018. / PROD
Cela fait longtemps que l’homme utilise l’animal dans les conflits armés ou pour prévenir une menace. On retrouve le chien souvent en première ligne, mais aussi d’autres animaux réputés pour leur flair, leur vélocité, leur acuité visuelle. Dans beaucoup de situations, cette alliance se révèle efficace. Et aujourd’hui, alors que les armes traditionnelles sont souvent sans effets face aux bombes, aux drones ou aux mines antipersonnel, certains animaux se révèlent particulièrement précieux.
Réalisateur, auteur et journaliste, ancien reporter de guerre, Alfred de Montesquiou signe ce documentaire étonnant. « L’idée m’est venue il y a presque dix ans, en reportage en Afghanistan, lors d’une offensive des marines américains contre un fief taliban. Pendant l’assaut, l’unité que j’accompagnais a vu sa vie sauvée par un chien. Un gros labrador noir, Seager, ou, plutôt, le sergent Seager, puisque l’armée américaine donne des grades à ses chiens démineurs. Ce jour-là, Seager a détecté une énorme mine avec plusieurs dizaines de kilos d’explosifs cachés. »
Aigles royaux contre drones
En suivant au plus près l’entraînement des brigades cynophiles du RAID ou du GIGN, la caméra permet de mieux mesurer l’efficacité des chiens d’assaut ou de détection. Des couloirs de l’aéroport de Roissy au désert du Mali, les missions sont nombreuses. Le rapport entre l’homme et la bête, relation intime entre maître et élève, est analysé. Mais il n’y a pas que les chiens qui soient capables de renifler les bombes. Les rats, dont les capacités olfactives sont exceptionnelles, jouent aussi un rôle précieux. En Tanzanie, une ONG s’est spécialisée dans l’entraînement de ces rongeurs, qui ont été utilisés avec succès en Angola, au Mozambique et au Cambodge pour détecter les sols piégés.
L’armée de l’air française s’occupe, elle, de l’entraînement d’aigles royaux, utilisés pour intercepter les petits drones, une menace de plus en plus réelle. Capable de voler à 70 km/h et de plonger en piqué à plus de 250 km/h, doté d’une vision remarquable, l’aigle royal est un formidable allié des forces aériennes et un efficace chasseur de drones. L’entraînement de cet animal sauvage coûte cher. Mais il représente une réponse efficace aux dangers de la guerre asymétrique.
Les Animaux face au terrorisme, d’Alfred de Montesquiou (Fr., 2018, 75 min).