Rosmah Mansor (à droite, en tenue orange), lors de son arrivée à la cour de justice de Kuala Lumpur le 4 octobre. / MANAN VATSYAYANA / AFP

Rosmah Mansor, l’épouse de l’ancien premier ministre malaisien, a été inculpée jeudi 4 octobre pour blanchiment d’argent dans le cadre d’un scandale de détournement présumé de milliards de dollars qui a contribué à précipiter la chute de son gouvernement. Mme Mansor, 66 ans, a plaidé non coupable de dix-sept chefs de blanchiment d’argent.

Son époux, Najib Razak, devait également comparaître jeudi pour répondre d’accusations en relation avec le scandale. Il est soupçonné de s’être approprié des millions de dollars appartenant au fonds d’investissement public 1MDB.

Rosmah Mansor, très impopulaire en raison de ses dépenses extravagantes, notamment en sacs à main et vêtements de luxe, et de ses manières impérieuses, avait été arrêtée mercredi par la Commission anti-corruption de Malaisie (MACC) qui l’a entendue pendant plusieurs heures.

Défaite cinglante aux élections législatives

Le parquet a réclamé au tribunal une caution de 10 millions de ringgits (2,1 millions d’euros) en vue de sa libération et a saisi son passeport. Il a également demandé aux juges de lui interdire tout contact avec les témoins.

La défense de l’épouse de M. Najib a estimé que la caution fixée pour sa libération ne devait pas dépasser 250 000 ringgits (52 500 euros). L’ex-premier ministre, lui-même inculpé pour corruption et blanchiment, a été libéré sous caution.

Cette affaire avait largement contribué à la défaite cinglante aux élections législatives en mai du gouvernement dirigé depuis neuf ans par M. Najib face à l’alliance réformiste de Mahathir Mohamad.

Enquêtes en Suisse, à Singapour et aux Etats-Unis

Créé en 2009 à son arrivée au pouvoir dans le but de moderniser la Malaisie, le fonds souverain 1MDB s’est retrouvé au cœur d’allégations de corruption avec de vastes ramifications internationales, ayant entraîné l’ouverture d’enquêtes en Suisse, à Singapour et aux Etats-Unis.

Le fonds est aujourd’hui endetté à hauteur de 10 milliards de dollars (8,7 milliards d’euros). Le département américain de la justice estime que 4,5 milliards de dollars (3,9 milliards d’euros) au total ont été détournés.