La sélection sorties culturelles du « Monde »
La sélection sorties culturelles du « Monde »
Chaque vendredi, le service Culture du « Monde » propose aux lecteurs de « La Matinale » un choix d’événements pour le week-end.
LES CHOIX DE LA MATINALE
Au menu cette semaine : l’art rencontre la gastronomie le temps d’un week-end au château du Feÿ (Yonne) ; la Philharmonie de Paris célèbre la Nuit blanche à sa façon ; les festivals Amies Voix (Loir-et-Cher) et Rumeurs urbaines (Hauts-de-Seine, Val-d’Oise et Yvelines) mettent contes et récits à l’honneur ; le jazz, l’électro, le rap et les musiques du monde se mêlent au Tribu Festival à Dijon ; le duo Stéréoptik et la grande dame de la marionnette, Ilka Schönbein, présentent des spectacles hors normes à Paris ; le Cirque Plume fait un dernier tour de piste à La Villette.
FESTIVAL. La rencontre de l’art et de la gastronomie au château du Feÿ, dans l’Yonne
Le château du Feÿ, à Villecien, près de Joigny (Yonne), reçoit, du 5 au 7 octobre, à l’invitation de l’architecte Jessica Angel, une centaine d’artistes de toutes disciplines, de l’art contemporain à la danse, du cinéma à la cuisine, Bourgogne oblige. Sauf que si l’un des chefs vient bien de la région (Romain Escoffier, de Beaune), les autres sont d’un peu partout, même de Copenhague. C’est à l’image de l’ensemble de la manifestation, jeune et résolument internationale. On le vérifie par exemple avec la partie spectacles où sont invités Alex Cecchetti, Chavki, la compagnie La Mer Noire, Emile Degorce Dumas & Hélène Garcia, MJ Harper, Elsa Philippe & Wanda Rivière ou Rémi Voche. Le tout dans le château (un bâtiment pour l’essentiel érigé au XVIIe siècle), mais aussi dans ses dépendances, qui valent le coup d’œil, voire, c’est prévu, dans des souterrains, sinon des oubliettes, et dans un petit bout des quarante-deux hectares de forêts qui l’environnent. Tout cela pour trois jours seulement, ce qui ajoute du piment à la chose. Contactée à ce propos, Jessica Angel admet que c’est un peu osé, entre la foire Frieze à Londres et la FIAC à Paris, mais que l’enjeu, c’est d’abord le dialogue et les rencontres, et promet que les œuvres d’arts plastiques resteront en place au moins jusqu’à la fin de cette dernière, le 21 octobre, pour que d’éventuels amateurs venus à Paris pour l’occasion aient le temps de faire le déplacement si l’envie leur en prend. Harry Bellet
« Feÿ – Rencontres d’arts », château du Feÿ, Villecien (Yonne). Le vendredi 5 octobre, de 17 heures à minuit. Les samedi 6 et dimanche 7 octobre, de 11 heures à 22 heures.
CONCERTS/PERFORMANCES. Nuit blanche à la Philharmonie de Paris
Visuel pour la Nuit blanche 2018 à la Philharmonie de Paris. / WILLIAM BEAUCARDET
Comme chaque année désormais, la Philharmonie organise, à l’occasion de la Nuit blanche, une copieuse série de concerts et performances gratuits de 19 heures à 7 heures du matin. Au programme, cinq marathons musicaux répartis dans tous ses espaces. A commencer par la « Nuit Studio Venezia » qui invite Xavier Veilhan à recréer au sein du Musée de la musique l’installation qu’il a réalisée pour la dernière Biennale de Venise. La « Nuit américaine » convie, quant à elle, l’ensemble new-yorkais yMusic, qui aime mélanger les répertoires et interprétera, entre autres, des œuvres d’Andrew Norman, Nico Muhly, Sufjan Stevens, Son Lux, Annie Clark, Gabriel Kahane ou encore Shara Worden mais aussi une création de Bryce Dessner. A peine plus conventionnelle, la « Nuit Satie » permettra au pianiste Nicolas Horvath, deux ans après l’intégrale de Philip Glass, de réitérer son exploit, cette fois avec l’intégrale de l’œuvre pour piano d’Erik Satie. Plus insolite encore, la « Nuit fantôme » ressuscitera Grieg à l’aide des pianos à rouleau, les interprétations de Ravel, Fauré, Stravinski sous les doigts de Rex Lawson et Denis Hall. C’est enfin au clarinettiste Yom et à l’organiste Baptiste-Florian Marle-Ouvrard qu’il reviendra de peupler un « Crépuscule » à large spectre, du jazz à la musique chinoise en passant par l’électro. Pour ceux qui préfèrent rester à l’extérieur, une projection illuminera les murs de la Cité de la musique, création d’un collectif à l’aide d’un extrait du Finnegans Wake, de James Joyce. Marie-Aude Roux
Nuit blanche à la Philharmonie de Paris, Paris 19e. Tél. : 01-44-84-44-84. Nuit du 6 au 7 octobre. Musée de la musique/Cité de la musique, « Nuit Studio Venezia », de 21 heures à 1 heure. Salle des concerts/Cité de la musique, « Nuit américaine », de 21 heures à 2 heures. Grande salle Pierre Boulez/Philharmonie, « Nuit Erik Satie », de 21 heures à 6 heures. Le Studio/Philharmonie, « Nuit fantôme », de 21 heures à 6 heures. Grande salle Pierre Boulez/Philharmonie, « Crépuscule », de 19 heures à 20 heures. Murs extérieurs de la Cité de la musique, « Finnegans et la machine à rêves », de 19 heures à 5 heures 30. Gratuit.
ARTS DU RÉCIT. La parole à l’honneur avec Amies Voix (Loir-et-Cher) et Rumeurs urbaines (Ile-de-France)
Les festivals Amies Voix et Rumeurs urbaines se déroulent jusqu’au 27 octobre 2018. / CONSEIL DÉPARTEMENTAL DU LOIR-ET-CHER / L’ŒIL CARRÉ
Les amateurs de récits en tous genres vont avoir l’embarras du choix tout au long du mois d’octobre avec ces deux rendez-vous importants que sont les festivals Amies Voix (18e édition), dans les bibliothèques du Loir-et-Cher, et Rumeurs urbaines (19e édition), dans les Hauts-de-Seine, le Val-d’Oise et les Yvelines.
Créé et financé par le conseil départemental du Loir-et-Cher, placé sous la direction artistique de Maud Thullier (association MusicOconte) et Frida Morrone (compagnie Astolfo sulla Luna), Amies Voix propose 25 spectacles autour du conte. Sur le thème de la langue, qu’elle soit maternelle ou d’adoption, les directrices artistiques ont concocté, pour le « in », une programmation alléchante intitulée « Sur le bout de ta langue » qui réunit une belle galerie de conteurs et conteuses. De nombreuses animations organisées par les professionnels et bénévoles du réseau départemental de lecture publique sont également prévues dans le cadre du « off ».
Côté Rumeurs urbaines, près d’une quarantaine de spectacles sont programmés sous la direction artistique de Rachid Akbal (compagnie Le Temps de vivre), et plusieurs événements spéciaux, notamment une Nuit du conte à la MJC-Théâtre de Colombes, le 13 octobre et une journée professionnelle en partenariat avec la Maison du conte de Chevilly-Larue au théâtre Le Hublot à Colombes, le 18 octobre. Cristina Marino
Amies Voix, dans les bibliothèques du Loir-et-Cher (programme complet à feuilleter en ligne), entrée libre mais réservation recommandée. Rumeurs urbaines, dans les départements des Hauts-de-Seine, du Val-d’Oise et des Yvelines (programme complet à feuilleter en ligne), tarifs en fonction des spectacles. Jusqu’au 27 octobre.
MUSIQUES. Le Tribu Festival à Dijon
Affiche (détail) du Tribu Festival, à Dijon. / GRAPHISME : STUDIO INDÉLEBIL
Le jazz, plutôt dans ses variantes expérimentales et en croisement avec d’autres musiques, l’électro, le rap, les musiques dites du monde ont toujours fait bon ménage au Tribu Festival, à Dijon. Non pas de manière artificielle, forcée, mais avec des formations, des projets, dont le propos artistique est volontaire. Ouverte le 28 septembre, la 19e édition du festival en donne à nouveau des preuves. Avec pour ses trois derniers jours, un intéressant plateau. Vendredi 5 octobre sont ainsi attendus l’Expéka trio, qui mêle rap, tambour et flûte pour une rencontre de l’électro et des musiques de Guadeloupe et de Martinique, The Mauskovic Dance Band, formation des Pays-Bas, le Benin International Musical, fusion de musiques traditionnelles et d’électro, et Kampire, venue d’Ouganda. Samedi 6, ce sera l’Oliba International, une fanfare, puis le tromboniste Fidel Fourneyron à la tête de Que Vola ?, le chanteur Anthony Joseph, chez qui la soul, le funk et le jazz contemporain se répondent, et le trio The Busy Twist. Dimanche 7, final en fanfare avec Ze Tribu Brass Band, qui reçoit Fidel Fourneyron et des membres de son groupe. Sylvain Siclier
Tribu Festival, au Port du canal, Cabaret éphémère, péniche Cancale et square des Ducs, à Dijon. De 5 € à 17 €, entrée libre à certains concerts.
SPECTACLES. Stéréoptik à l’Espace Cardin-Théâtre de la Ville et Ilka Schönbein au Mouffetard à Paris
Le duo Stéréoptik formé par Romain Bermond et Jean-Baptiste Maillet / La marionnettiste, comédienne et danseuse allemande Ilka Schönbein. / TWITTER / MARINETTE DELANNÉ
Chacun dans leur genre, ils ont marqué l’histoire de leur discipline et ont su imposer un style très personnel alliant tradition et modernité. Le duo formé par Romain Bermond et Jean-Baptiste Maillet fête ses dix années d’existence par un retour aux sources en recréant, à l’Espace Cardin-Théâtre de la Ville, l’histoire qui leur a donné leur nom, Stéréoptik. Un mélange inclassable de cinéma sans pellicule, de dessins au fusain projetés en direct sur grand écran, de musique, le tout avec une bonne dose de fantaisie poétique et de merveilleux. Si vous n’avez jamais vu l’un de leurs spectacles, il vous reste trois dates pour découvrir leur univers insolite.
A l’image du duo Stéréoptik, la grande dame de la marionnette, également comédienne et danseuse, l’Allemande Ilka Schönbein fait preuve d’une grande originalité et inventivité pour chacune de ses nouvelles créations. La dernière en date, Eh bien, dansez maintenant (2017), arrive sur la scène du Mouffetard-Théâtre des arts de la marionnette et c’est un événement. Dans cette allégorie dansée autour de la fable de la cigale et de la fourmi, l’artiste manipule toute une série de créatures en tissu auxquelles elle donne vie du bout de ses doigts. Accompagnée par la musique d’Alexandra Lupidi et Suska Kanzler, elle raconte plusieurs histoires courtes, à mi-chemin entre chansons et comptines. C. Mo.
Stéréoptik à l’Espace Cardin-Théâtre de la Ville, 1, avenue Gabriel, Paris 8e. Tél. : 01-42-74-22-77. Tarifs : 8 €, 12 € et 15 €. Le vendredi 5 octobre à 19 heures, le samedi 6 à 15 heures et 19 heures, le dimanche 7 à 15 heures. Ilka Schönbein au Mouffetard-Théâtre des arts de la marionnette, 73, rue Mouffetard, Paris 5e. Tél. : 01-84-79-44-44. Tarifs : 13 €, 16 € et 20 €. Jusqu’au mercredi 17 octobre, du mardi au samedi à 20 heures.
CIRQUE. Un dernier tour de piste pour le Cirque Plume à La Villette
« La Dernière Saison », par le Cirque Plume. / YVES PETIT / CIRQUE PLUME 2017
Le Cirque Plume se pose à La Villette avec son ultime spectacle joliment intitulé La Dernière Saison. Depuis 1983, la troupe pilotée par Bernard Kudlak comble régulièrement le public avec ses artistes toutes générations confondues, ses musiques jazz chamarrées qui envoient les acrobates au septième ciel, ses décors oniriques avec chutes de plumes et jeux d’eau, ses coups d’éclat joyeux et cette façon délicieuse de mettre le cirque sur les genoux du spectateur… La Dernière Saison a tout d’un merveilleux cadeau débordant de sketches, de numéros, d’échappées clownesques et musicales live impeccablement réglées. Avec la vie, la vraie, le rire et l’émotion, en porte-drapeau d’un art qui revendique l’humain avant tout. Rosita Boisseau
« La Dernière Saison », par le Cirque Plume. Parc de La Villette, Paris 19e. De 18 € à 35 €. Tél. : 01-40-03-75-75. Jusqu’au 30 décembre.