Après trois semaines de tourmente politique, le Sénat américain a approuvé samedi 6 octobre la nomination du juge Brett Kavanaugh à la Cour suprême, offrant à Donald Trump une nouvelle victoire. Comme promis pendant la campagne, le président américain a fait pencher l’institution dans le camp conservateur en nommant deux juges depuis son entrée en fonction. Les « progressistes » sont désormais en minorité (quatre sur neuf).

« J’applaudis et je félicite le Sénat pour la confirmation de notre formidable candidat », a salué sur Twitter Donald Trump, qui a défendu bec et ongles M. Kavanaugh. Le président américain a ajouté qu’il signerait « plus tard aujourd’hui l’acte de nomination et il prêtera serment officiellement. Très palpitant ! ».

Le leader de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, estime que les parlementaires « se sont mobilisés pour la présomption d’innocence » en confirmant Brett Kavanaugh à la Cour suprême.

L’ambiance était à la célébration dans les rangs républicains. Considérant cette nomination comme « excellente » pour la plus haute instance juridique américaine, la secrétaire nationale du parti conservateur, Ronna McDaniel a dénoncé les pratiques « honteuses » des démocrates. « Heureusement, leur campagne d’obstruction s’est retournée contre eux. Les votants républicains sont motivés et les Américains impatients de [les] sanctionner en novembre », a-t-elle déclaré.

Un revers pour les démocrates

Cette nomination est un revers pour les élus et défenseurs des droits civiques qui s’étaient mobilisés dès sa nomination en juillet pour tenter d’empêcher sa confirmation.

Les démocrates espèrent que cette nouvelle polémique mobilisera l’électorat féminin et leur permettra de reprendre le contrôle du Congrès. « Aux Américains, à tous les millions de gens outrés par ce qu’il s’est passé ici, il n’y a qu’une réponse : votez », a lancé Chuck Schumer, le chef de l’opposition démocrate au Sénat américain (Etat de New York).

Des manifestantes devant le Capitole à Washington, samedi. / CHRIS KLEPONIS / AFP

Un millier de manifestants ont passé la journée de samedi devant la Cour suprême située à quelques dizaines de mètres du Capitole. Après le scrutin, ils ont frappé de colère à la porte du bâtiment de marbre blanc, obligeant la police à intervenir. Et, dans l’hémicycle, le vote a été plusieurs fois interrompu par des cris de protestation.

« Nous sommes déçues. Nous sommes furieuses. Mais nous exprimerons notre colère aux élections », a mis en garde sur Twitter l’organisation d’aide aux candidates démocrates Emily’s List.