Total et Sonatrach s’allient pour créer le premier complexe pétrochimique d’Algérie
Total et Sonatrach s’allient pour créer le premier complexe pétrochimique d’Algérie
Le pays, troisième producteur de brut d’Afrique et neuvième producteur de gaz mondial, veut produire du polypropylène.
Une usine de liquéfaction de gaz à Arzew, en Algérie, en 2007. / Zohra Bensemra / REUTERS
Une entreprise conjointe alliant le géant public algérien des hydrocarbures, Sonatrach, et le groupe français pétrolier Total va construire le premier complexe pétrochimique d’Algérie pour y produire du polypropylène. L’Algérie est le troisième producteur de brut d’Afrique et le neuvième producteur de gaz mondial.
Les PDG des deux entreprises, Abdelmoumen Ould Kaddour et Patrick Pouyanné, ont signé dimanche 7 octobre à Alger le pacte d’actionnaires de la société commune, Sonatrach Total Entreprise Polymère (STEP, détenue à 51 % par Sonatrach et à 49 % par Total), pour un investissement de l’ordre de 1,4 milliard de dollars (1,2 milliard d’euros).
STEP va construire et gérer un « complexe de déshydrogénation du propane et de production du polypropylène » à Arzew, près d’Oran, dans le nord-ouest de l’Algérie, où se trouvent déjà une raffinerie et un complexe de liquéfaction de gaz. La capacité de production sera de 550 000 tonnes par an, que STEP se chargera également de commercialiser.
Sonatrach fournira annuellement, à partir des installations de gaz de pétrole liquéfié (GPL) à Arzew, les 640 000 tonnes de propane nécessaires au projet. C’est en effet la déshydrogénation du propane qui permet de produire du propylène, plastique utilisé par de nombreuses industries allant du textile à l’automobile en passant par la pharmacie.
Appel aux investisseurs étrangers
Actuellement, l’Algérie « importe 100 % de ses besoins » en polypropylène, a souligné M. Ould Kaddour, « ce sont des factures assez lourdes, de centaines de millions de dollars chaque année », alors que le pays cherche à préserver ses réserves en devises, sérieusement entamées ces dernières années par la baisse des prix du pétrole.
Cet accord intervient quelques jours après qu’Ali Haddad, le patron du Forum des chefs d’entreprise (FCE), principal patronat algérien, a publié une longue tribune dans le quotidien Les Echos pour convaincre les investisseurs étrangers de venir s’installer massivement en Algérie.
Les études d’ingénierie seront lancées en novembre, selon Total et Sonatrach. M. Ould Kaddour a estimé que le complexe devrait commencer à fonctionner d’ici « 40 à 50 mois ». Total et Sonatrach ont également signé dimanche un contrat d’exploitation conjointe (Sonatrach 51 %, Total 49 %) sur vingt-cinq ans d’un champ gazier, dont les réserves sont estimées à 100 millions de barils équivalent pétrole, pour un investissement d’environ 400 millions de dollars.
Le champ est situé dans la zone Tin Fouyé Tabankort Sud (TFT-Sud), à 20 km de l’important site gazier de Tin Fouyé Tabankort (TFT), dans une région distante d’environ 1 200 km d’Alger. Le consortium Sonatrach-Total-Repsol, qui l’exploite depuis 1999, y a déjà investi plus de 1,2 milliard de dollars.