L’avis du « Monde » – pourquoi pas

L’humanité, menacée d’inanition, touche à sa fin. Tous les organismes génétiquement modifiés périclitent pour des raisons inconnues. Le docteur Erol Erin (Jean-Marc Barr), ingénieur en génétique, part en direction des « terres mortes » pour y trouver de nouvelles semences, et y rencontrer un autre scientifique, Cemil Akman, qui avait prévu ce phénomène avant de rompre tout contact avec la société. Ce retour au désert est l’occasion d’une quête physique, autant que spirituelle, qui se veut une réflexion philosophique sur les dangers que l’homme, par des actions irréversibles et aux conséquences inconnues, fait courir à la nature et par extension à lui-même.

Plans languissants

Inspiré par des textes religieux et des traditions anciennes, tourné en noir et blanc aux quatre coins de la terre, dans des plans languissants et composés, La Particule humaine semble avoir oublié au passage cet élément de base du récit cinématographique qu’est le personnage. Il en résulte une sorte de désincarnation qui, si elle sied sans doute à la menace que fait planer le film, n’est pas d’un heureux présage non plus pour l’intérêt que peuvent y prendre au présent ses spectateurs.

Ce film suscite ainsi un sentiment de vide, contraire à celui qu’on pouvait ressentir dans la trilogie qui a fait connaître son auteur (Yumurta, Milk, Miel), fortement habitée par les rapports du héros à son paysage natal d’Anatolie. Ni la puissance tellurique, ni la poésie virgilienne, ni la vibration intime de son héros, qui imprégnaient si fortement ces films ne sont reconduites par La Particule humaine, sans doute épuisé par son désir de rejoindre l’inaccessible horizon du Stalker, d’Andreï Tarkovski.

La Particule Humaine (2018) - Bande-Annonce (Science-Fiction) - le 10 octobre au cinéma
Durée : 02:19

Film turc de Semih Kaplanoglu. Avec Jean-Marc Barr, Ermin Bravo, Grigoriy Dobrygin, Lubna Azabal (2 h 08). Sur le Web : www.sddistribution.fr/film/la-particule-humaine/117