En football, avoir le ballon n’est pas gagner – la France l’a montré à la Coupe du monde, souligne un rapport de la FIFA
En football, avoir le ballon n’est pas gagner – la France l’a montré à la Coupe du monde, souligne un rapport de la FIFA
Une analyse technique du Mondial 2018 en Russie met en lumière le jeu français, qui n’était pas basé sur la possession du ballon mais sur une équipe qui a su « se projeter vite ».
La possession de balle ne paie plus : la France sacrée championne du monde lors de la Coupe du monde 2018 en Russie ne termine que 19e au classement de la possession de balle, loin derrière l’Espagne, mais a été l’équipe « la plus équilibrée » du tournoi, selon un rapport technique de la Fédération internationale de football (FIFA) publié mardi 16 octobre.
Malgré le pourcentage moyen de possession de balle par match le plus élevé (69 %) de toutes les équipes engagées, l’Espagne n’est pas parvenue à dépasser les huitièmes de finale, éliminée par la Russie (1-1, 4 tab à 3). Les champions du monde français figurent eux à la dix-neuvième place de ce classement, sur 32 équipes, avec une possession de balle de 48 % par match en moyenne.
« La France ne s’est pas appuyée sur la possession de balle mais avait pour priorité de se projeter le plus vite possible dans la moitié de terrain adverse et elle avait les joueurs pour le faire », analyse l’entraîneur brésilien Carlos Alberto Parreira, vainqueur du Mondial 1994, l’un des membres de cette cellule d’analyse (en compagnie, notamment, du Néerlandais Marco Van Basten, ex-responsable du développement technique de la FIFA, et de l’Ecossais Andy Roxburgh). Paul Pogba et Antoine Griezmann étaient chargés de « lancer les attaques » s’appuyant sur « la vitesse de Kylian Mbappé », élu meilleur jeune joueur du Mondial, souligne également M. Parreira.
Autre constat du groupe technique de la FIFA : « rares sont les équipes à avoir joué avec un véritable meneur de jeu, probablement en raison des différentes tactiques adoptées ». Certains joueurs se sont toutefois montrés à leur avantage dans ce registre, relève la FIFA. Ainsi, si le Français Paul Pogba a brillé, « c’est bien Luka Modric qui a fait la plus forte impression », ajoute l’instance, alors que le joueur du Real Madrid est l’un des prétendants au Ballon d’or.
La Serbie a le plus couru
On apprend aussi que la Serbie est l’équipe qui a le plus couru par match (113 km), tandis que la France n’est que vingt-huitième de ce classement avec 101 km.
De plus, l’efficacité des tirs depuis l’extérieur de la surface « a énormément augmenté avec en moyenne un but tous les vingt-neuf tirs, contre quarante-deux au Brésil en 2014 ».
« La France a mérité sa victoire », estime dans le rapport le Croate Zvonimir Boban, secrétaire général adjoint de la FIFA.
« Sous l’impulsion de Didier Deschamps, qui avait une idée claire et précise de la manière d’utiliser au mieux les qualités de ses joueurs et n’en a pas dévié, les Bleus ont formé dans l’ensemble l’équipe du tournoi la plus équilibrée et la plus sûre de sa force. »
Avec un total de 169 buts inscrits, le Mondial russe a été l’un des tournois les plus généreux en buts pour une compétition à 32 équipes, avec juste deux buts de moins que les éditions 1998 en France et 2014 au Brésil, les plus prolifiques.
Par ailleurs, le nombre de buts inscrits lors de la phase à élimination directe a été en hausse par rapport à l’édition 2014 (47 contre 35) et le nombre de pénalties accordés en phase de groupe a « fortement augmenté, notamment en raison de la présence de l’assistance vidéo à l’arbitrage » (VAR) relève encore la FIFA, qui dresse depuis l’édition 1966 en Angleterre une analyse de l’évolution technique de chaque Coupe du monde.
Coupe du monde 2018 : buts, possession, rebondissements... le résumé en chiffres
Durée : 03:27