Nucléaire : pas de décision sur la construction de nouveaux EPR avant 2021
Nucléaire : pas de décision sur la construction de nouveaux EPR avant 2021
Selon un document de travail gouvernemental consulté par l’AFP, la décision de construire une série de nouveaux réacteurs nucléaires ne va pas être prise de sitôt.
L'EPR de Flamanville, le 16 juillet 2013. / AFP/CHARLY TRIBALLEAU
Le gouvernement envisage de décider entre 2021 et 2025 s’il lancera la construction d’une « série » de réacteurs EPR, estimant qu’il faut d’abord en baisser les coûts, selon un document de travail gouvernemental consulté par l’AFP, dévoile l’agence de presse vendredi 26 octobre. Ce document, dont l’authenticité a été confirmée par une source gouvernementale, a été élaboré dans le cadre de la définition de la feuille de route énergétique nationale, qui doit être présentée courant novembre.
La filière nucléaire est ainsi appelée à mettre au point avant mi-2021 un « programme industriel » qui garantisse que d’éventuels futurs EPR auront un coût acceptable (évalué entre 60 et 70 euros/mégawattheure).
Certains des 58 réacteurs du parc français, autorisés pour l’instant à fonctionner pendant 40 ans, commenceront à atteindre cette échéance à partir de 2019. EDF prévoit de grands travaux pour prolonger leur fonctionnement jusqu’en 2029 et il compte après cette date en remplacer une partie par des EPR.
Retards et surcoûts
Le groupe travaille depuis plusieurs années au développement d’un modèle d’EPR simplifié, moins cher et moins long à construire, alors que les chantiers actuels, dont celui de Flamanville (Manche), ont multiplié retards et surcoûts. Dans sa contribution au débat public sur la feuille de route énergétique, le groupe affirmait attendre « une décision prochaine » de l’Etat pour lancer le processus permettant de mettre une « première » centrale en service « en 2030 ou à peu près ».
Si le gouvernement ne se prononce pas avant 2025, ce calendrier a peu de chance de se concrétiser, d’autant que le futur modèle devra recevoir les autorisations nécessaires.
Le document de travail, axé sur les solutions technologiques d’avenir pour l’énergie, ne mentionne en revanche aucune fermeture de réacteur. Un « programme de recherche » doit même être lancé pour étudier le prolongement de la durée de vie du parc existant, sans précision sur l’échéance souhaitée. Outre le nucléaire, il évoque également les énergies renouvelables, le stockage, la mobilité, le bâtiment ou encore l’hydrogène.
Le gouvernement est en cours d’élaboration de la feuille de route énergétique de la France à horizon 2028, baptisée programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Initialement attendue pour fin juin, sa présentation a été reportée au mois de novembre.