Un policier chargé de protéger Riss écarté pour des soupçons de radicalisation islamiste
Un policier chargé de protéger Riss écarté pour des soupçons de radicalisation islamiste
Par Nicolas Chapuis
L’homme chargé de la protection du directeur de la rédaction de « Charlie Hebdo » a fait l’objet d’un avis défavorable de la part de la DGSI, à la suite d’une enquête sur fond de radicalisation islamiste.
Un policier chargé de la protection de Riss, le directeur de la rédaction de Charlie Hebdo, a été écarté, il y a au moins un mois, à la suite d’une enquête de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), sur fond de radicalisation islamiste. L’information, révélée par BFM-TV, a été confirmée de source policière au Monde.
Membre du service de la protection (SDLP) – l’unité chargée de la sécurité des hautes personnalités en France –, l’homme a fait l’objet d’un avis défavorable de la part de la DGSI. Les enquêteurs ont relevé des éléments douteux qui justifiaient cette prudence, vu son poste très sensible.
Une des personnalités les plus menacées du pays
Le patron de l’hebdomadaire satirique, où avait eu lieu la tuerie de janvier 2015, reste l’une des personnalités les plus menacées du pays. Avant d’assurer la protection de Riss, ce policier était chargé de la sécurité de l’imam de Drancy, Hassen Chalghoumi, connu pour ses prises de position en faveur du dialogue interreligieux.
C’est une procédure interne qui a déclenché cette enquête. Le chef du SDLP, Frédéric Auréal, a souhaité il y a plusieurs mois que les policiers de son service soient habilités « secret-défense », ce qui nécessite d’avoir l’aval de la DGSI, chargée de délivrer ces avis.
Début 2018, le ministère de l’intérieur avait fait savoir qu’une vingtaine de policiers et une dizaine de gendarmes étaient suivis pour des soupçons de radicalisation (sur un total de près de 280 000 hommes et femmes).