Emmanuel Macron met en garde contre un retour à l’Europe des années 1930
Emmanuel Macron met en garde contre un retour à l’Europe des années 1930
Le Monde.fr avec AFP
Dans un entretien à « Ouest France », le chef de l’Etat appelle à comprendre les leçons de cette Histoire et plaide pour une Europe « plus souveraine et plus multilatérale ».
Appelant à « résister », Emmanuel Macron se dit « frappé » par la ressemblance entre la situation actuelle en Europe et l’entre-deux-guerres, dans un entretien à Ouest-France publié mercredi 31 octobre au soir.
« Dans une Europe qui est divisée par les peurs, le repli nationaliste, les conséquences de la crise économique, on voit presque méthodiquement se réarticuler tout ce qui a rythmé la vie de l’Europe de l’après première guerre mondiale à la crise de 1929 », ajoute le président de la République. « Il faut l’avoir en tête, être lucide, savoir comment on y résiste », en « portant la vigueur démocratique et républicaine. »
Le chef de l’Etat s’apprête à célébrer le centenaire de la fin de la première guerre mondiale, en visitant les lieux de bataille dans le Grand Est et les Hauts-de-France durant une semaine à partir de dimanche. Suivront la cérémonie du 11-Novembre à l’Arc de triomphe en présence d’une centaine de dirigeants du monde entier, puis le premier Forum de la Paix à La Villette.
Comprendre les leçons de l’Histoire
Au cours de ces rendez-vous, Emmanuel Macron assure qu’il ne « veut pas simplement regarder l’Histoire ». « Je veux rendre hommage et essayer de comprendre les leçons de cette Histoire. C’est un message de célébration, de mémoire et d’avenir ». En promouvant, à cette occasion, une Europe « plus souveraine et plus multilatérale ».
« L’Europe est face à un risque : celui de se démembrer par la lèpre nationaliste et d’être bousculée par des puissances extérieures. Et donc de perdre sa souveraineté. C’est-à-dire d’avoir sa sécurité qui dépende des choix américains et de ses changements, d’avoir une Chine de plus en plus présente sur les infrastructures essentielles, une Russie qui parfois est tentée par la manipulation, des grands intérêts financiers et des marchés qui dépassent parfois la place que les Etats peuvent prendre », prévient M. Macron.