Au Vietnam, Edouard Philippe veut regarder le passé « de façon apaisée »
Au Vietnam, Edouard Philippe veut regarder le passé « de façon apaisée »
En visite officielle, le premier ministre a rendu hommage aux soldats morts dans les deux camps lors de la bataille de 1954.
Edouard Philippe visite le bunket du général ayant dirigé les troupes françaises lors de la bataille de Dien Bien Phu, le 3 novembre 2018. / JEWEL SAMAD / AFP
Vingt-cinq ans après le président François Mitterrand, le premier ministre français, Edouard Philippe, s’est rendu samedi sur le site de la bataille de Dien Bien Phu, au Vietnam. « Il me semblait qu’il était utile de regarder notre passé commun de façon apaisée », a-t-il dit, après s’être rendu sur les petites collines aux noms féminins (Gabrielle, Eliane, Béatrice...) tenues en 1954 par l’armée française dans la cuvette du nord-ouest du Vietnam.
Il a fleuri les deux mémoriaux, français comme vietnamien, bâtis en souvenir des quelque 13 000 morts et disparus de la bataille et visité le bunker du général Christian de Castries, qui dirigea les troupes françaises jusqu’à sa capture et la défaite, afin de rendre « hommage aux soldats français qui sont morts, qui se sont battus, qui ont parfois été faits prisonniers à la fin des combats ».
Deuxième visite d’un haut responsable français
Le Premier ministre français, qui avait salué la veille la mémoire du père de l’indépendance Ho Chi Minh dans le livre d’or signé à Hanoï, a aussi salué celle des « soldats vietnamiens qui se sont battus pour l’indépendance » d’un pays qui était alors une colonie française. Aucun responsable vietnamien n’avait cependant fait le déplacement au mémorial français, ne rejoignant Edouard Philippe que pour la visite du mémorial vietnamien.
La veille à Hanoï, Edouard Philippe avait présidé à la signature de nouveaux contrats commerciaux. Le montant total des accords signés, dont certains ne sont pas définitifs, avoisine les 10 milliards d’euros, dont 5,7 milliards pour l’avionneur européen Airbus.
Après François Mitterrand en 1993, c’est la deuxième fois seulement depuis la terrible bataille de 1954 qu’un haut responsable français se rend sur le site de Dien Bien Phu. « Je ne suis pas sûr d’avoir très envie de répondre à ceux qui ne comprennent pas pourquoi un premier ministre français vient » à Dien Bien Phu, « ce qui peut me paraître surprenant c’est que finalement assez peu de gens l’aient fait avant moi », a déclaré Edouard Philippe, interrogé sur les critiques suscitées par sa venue sur le site d’une défaite française.