Au Yémen, l’Unicef craint pour la vie de 59 enfants menacés par le pilonnage intense de Hodeida
Au Yémen, l’Unicef craint pour la vie de 59 enfants menacés par le pilonnage intense de Hodeida
Le Monde.fr avec AFP
L’Unicef, qui avait qualifié le pays d’« enfer sur terre » pour des millions d’enfants, a appelé « à mettre fin aux combats près et autour de l’hôpital ».
Comprendre le conflit au Yémen en 5 minutes
Durée : 04:57
Depuis cinq jours, c’est une pluie de bombes qui s’abat sur Hodeida. Les forces gouvernementales yéménites, appuyées par une coalition sous commandement saoudien, pilonnent sans relâche la ville portuaire, aux mains des rebelles houthistes, suscitant de vives inquiétudes pour les civils pris au piège.
Depuis vendredi, les affrontements au sol et les raids aériens ont fait au moins 150 morts de part et d’autre, selon des sources médicales et militaires. Evoquant « l’intensification des combats », l’organisation Médecins sans frontières (MSF) s’est inquiétée mardi 6 novembre des conséquences pour « les malades et le personnel de l’hôpital Al-Salakhana, et pour les milliers d’habitants restés dans la ville ».
Cinquante-neuf enfants menacés
De son côté, le Fonds de l’ONU pour l’enfance (Unicef) a dit craindre pour la vie de 59 enfants en soins dans un autre hôpital de Hodeida, Al-Thawra :
« Le personnel médical et les patients à l’hôpital ont confirmé qu’ils entendaient le bruit de bombardements et d’échanges de tirs intenses. L’accès de et vers l’hôpital, le seul opérationnel dans le secteur, est désormais dangereux. »
L’Unicef, qui avait qualifié le pays d’« enfer sur terre » pour des millions d’enfants, a appelé « à mettre fin aux combats près et autour de l’hôpital (...) et à cesser d’attaquer les infrastructures civiles, y compris le port de Hodeida. » Située dans l’ouest du pays ravagé par la guerre depuis 2015, la ville portuaire est en effet stratégique : près de trois quarts de l’aide humanitaire entrant au Yémen y transite.
Or la crise humanitaire s’aggrave au Yémen, où 14 millions de personnes sont en situation de pré-famine selon l’ONU. La guerre qui fait rage depuis trois ans a fait au moins 10 000 morts, selon l’Organisation mondiale de la santé.
Reprise des pourparlers de paix
En 2015, l’Arabie saoudite sunnite, voisine du Yémen, a pris la tête d’une coalition militaire pour aider le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi à stopper une offensive des houthistes, soutenus par l’Iran chiite, puissance régionale rivale du royaume saoudien. Depuis, le pays est de fait quasiment divisé en deux, les forces progouvernementales contrôlant le Sud et une bonne partie du Centre et les rebelles la capitale, Sanaa, ainsi que le Nord et une bonne partie de l’Ouest.
L’Organisation des nations unies (ONU) tente par ailleurs de relancer des pourparlers de paix d’ici à la fin de novembre. La semaine dernière, les Etats-Unis ont pressé leur allié saoudien d’accélérer un règlement politique au Yémen, après que l’affaire Jamal Khashoggi, du nom de ce journaliste saoudien tué le 2 octobre au consulat de son pays à Istanbul, a considérablement affaibli la diplomatie saoudienne.