Ligue des champions : le PSG reste maître de son destin
Ligue des champions : le PSG reste maître de son destin
Par Rémi Dupré
Auteur d’un match nul (1-1) à Naples, mardi, le club de la capitale est toujours en mesure de se qualifier pour les huitièmes de finale de la compétition.
La star du PSG Neymar, à Naples, mardi 6 novembre. / ALBERTO PIZZOLI / AFP
Au bord du précipice, le Paris-Saint-Germain devait rester en vie, mardi 6 novembre, au Stade San Paolo de Naples. Sur la corde raide, les joueurs du club de la capitale ont rempli leur mission en ramenant un précieux match nul (1-1) de leur déplacement en Campanie, lors de la 4e journée de la phase de poules de Ligue des champions. En mauvaise posture après la manche aller (2-2) face aux Italiens, le 24 octobre au Parc des princes, les protégés de l’entraîneur allemand Thomas Tuchel restent maîtres de leur destin et sont toujours en mesure de se qualifier pour les huitièmes de finale de la compétition.
Avec une seule victoire en quatre rencontres, le PSG demeure toutefois troisième de son groupe, à un point de Naples et de Liverpool, qui comptent six unités. Avant le coup d’envoi de la rencontre, les Parisiens avaient accueilli avec enthousiasme le revers inattendu (2-0) des « Reds », finalistes malheureux de l’édition précédente du tournoi face au Real Madrid, sur la pelouse des Serbes de l’Etoile rouge de Belgrade. Le faux pas des Anglais représentait une aubaine pour les champions de France, auxquels les tifosi du Napoli ont réservé une acoustique hostile.
Sous une nuée de sifflets, les coéquipiers de la star brésilienne Neymar ont ouvert la marque grâce à l’Espagnol Juan Bernat, avant d’être rattrapés au score à la suite d’un penalty concédé après une erreur d’appréciation du capitaine Thiago Silva et transformé par l’attaquant Lorenzo Insigne.
Téléguidés par le vénérable Carlo Ancelotti, triple vainqueur de la Ligue des champions (en 2003 et 2007 avec le Milan AC et en 2014 avec le Real Madrid) et ancien coach du PSG (2012-2013), les Napolitains auraient pu s’imposer si le gardien parisien, Gianluigi Buffon, n’avait pas multiplié les arrêts robotiques sur sa ligne. Finaliste malheureux de l’épreuve à trois reprises avec la Juventus Turin (en 2003, 2015 et 2017), le légendaire portier transalpin effectuait, à 40 ans, son baptême du feu européen avec le PSG, après avoir purgé sa suspension de trois matchs dans la compétition.
Deux matchs décisifs
« Je pense que l’on est sur la bonne voie. Les derniers matches ne pardonneront pas », a prévenu « Gigi » Buffon. Le champion du monde 2006 se tourne d’ores et déjà vers les deux prochaines échéances continentales du PSG. Le 28 novembre, le club accueillera Liverpool au Parc des princes, avec le risque de voir l’Union des associations européennes de football (UEFA) lui imposer une rencontre à huis clos en raison des débordements de ses supporteurs contre l’Etoile rouge, le 3 octobre.
Le 11 décembre, les joueurs de Thomas Tuchel se déplaceront au « Marakana » de Belgrade, lors de la dernière journée de la phase de poules. Alors qu’il était habitué à survoler son groupe qualificatif depuis son retour dans la compétition, en 2012, le club de la capitale doit davantage batailler cette saison et sera assuré de composter son billet pour les huitièmes de finale du tournoi s’il sort victorieux de ces deux matchs.
Tout en déplorant un penalty non-sifflé à Naples par l’arbitre hollandais Björn Kuipers, les dirigeants parisiens ont été rassurés par les choix tactiques de Thomas Tuchel. Lequel avait opté pour une défense à trois et choisi de reléguer sur le banc des remplaçants l’avant-centre uruguayen Edinson Cavani, meilleur buteur de l’histoire du club et actuellement en disgrâce, ainsi que le milieu Adrien Rabiot.
Le spectre de la Ligue Europa
Au cœur des Football Leaks, cette série d’enquêtes réalisées à partir de « plus de 70 millions de documents » par le consortium European Investigative Collaborations (ECI), le PSG s’est temporairement évité des frayeurs alors qu’une élimination précoce, synonyme de participation à la Ligue Europa, constituerait un fiasco sans équivalent, doublé d’une catastrophe industrielle, depuis le rachat du club par le fonds Qatar Sports Investments (QSI), en 2011.
Car nul doute qu’une sortie de route serait très mal perçue, à Doha, par l’émir Tamim Al-Thani, le propriétaire du PSG, après deux éliminations consécutives en huitièmes de finale de la Ligue des champions. D’autant qu’un « reversement » en Ligue Europa aurait un impact sur les finances du club, dont les revenus baisseraient de manière significative. La saison passée, le PSG avait touché 62 millions d’euros de l’UEFA (primes de participation, droits télévisés et recettes tirées du sponsoring) au terme de son parcours européen.
« Ce n’était pas possible de gagner contre Naples, a reconnu Thomas Tuchel, dans l’auditorium du Stade San Paolo. Le groupe est très serré, c’est super-difficile. La bonne chose c’est qu’on est responsables de nous-mêmes. » Aucun faux pas ne sera pardonné à l’entraîneur parisien, le 28 novembre, face à Liverpool.