Un opposant au site d’enfouissement de déchets nucléaires de Bure condamné à trois mois de prison ferme
Un opposant au site d’enfouissement de déchets nucléaires de Bure condamné à trois mois de prison ferme
Le Monde.fr avec AFP
Quatre autres militants antinucléaires ont été condamnés, mardi, à des peines plus légères par le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc et un dernier relaxé.
Des militants antinucléaires opposés au projet Cigéo, le 3 mars 2018. / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
Après une audience très tendue, le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc (Meuse) a rendu, mardi 13 novembre, sa décision concernant six militants antinucléaires contre le projet d’enfouissement de déchets du Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) à Bure.
L’un d’entre eux, Raphaël Jay, 22 ans, a été condamné à trois mois de prison ferme. Il avait insulté et menacé les gendarmes en poste entre la Maison de résistance, lieu de vie des opposants, et la mairie, à Bure. En état d’ébriété et le visage dissimulé, il était sorti de l’habitation avec une dizaine de personnes pour « taquiner » les forces de l’ordre.
La peine prononcée à son encontre est conforme aux réquisitions du procureur Olivier Glady, qui avait souligné, lors de l’audience le 16 octobre, que les gendarmes étaient soumis quotidiennement à ce type d’actes lors de leurs patrouilles de surveillance entre Bure et Mandres-en-Barrois.
Les deux communes sont concernées par le projet Cigéo, mené par l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra), qui vise à enfouir à 500 mètres sous terre les déchets les plus radioactifs ou à vie longue du parc nucléaire français et suscite une farouche opposition de plusieurs organisations et lanceurs d’alerte.
Un autre opposant, âgé de 31 ans, a écopé d’une peine de trois mois de prison avec sursis pour avoir insulté et craché sur un gendarme en septembre.
Le tribunal s’est, en revanche, montré plus clément avec un homme de 27 ans, relaxé, et avec trois autres opposants, condamnés à des amendes allant de 150 à 1 350 euros alors que des peines de trois mois de prison avec sursis avaient été requises à leur encontre pour divers outrages et insultes.
« Elucubrations policières »
Gaspard D’Allens, le militant relaxé, a dénoncé des « procédures expéditives, une surveillance généralisée et une criminalisation de nos moindres faits et gestes », dans un communiqué. Il a mis en cause « des élucubrations policières qui visent avant tout à nous intimider et à nous museler ».
Mercredi, devant la Cour de cassation, « aura lieu un procès décisif à Paris sur les contrôles judiciaires » qui pèsent sur plusieurs militants, a-t-il poursuivi. « J’invite toutes celles et ceux qui le peuvent à les soutenir en venant sur place. Une manifestation est prévue. »
Le gouvernement a lancé fin septembre une consultation publique sur la gestion des matières et déchets radioactifs sur le territoire français.