Barrages filtrants et évacuations : le point sur la cinquième journée des « gilets jaunes »
Barrages filtrants et évacuations : le point sur la cinquième journée des « gilets jaunes »
Point de barrage durable, le péage de l’autoroute 10 à Virsac, au nord de Bordeaux, était en cours d’évacuation mercredi matin.
Le péage de l’autoroute 10 à Virsac, près de Bordeaux, reste un point de barrage durable depuis le 17 novembre. / NICOLAS TUCAT / AFP
Quelques blocages de dépôts pétroliers et d’axes routiers subsistaient mercredi 21 novembre au matin, au cinquième jour de la mobilisation des « gilets jaunes » qui semble ralentir avant un nouveau rendez-vous fixé samedi à Paris.
Point de barrage durable et théâtre de dégradations ces derniers jours, le péage de l’autoroute 10 (A10) à Virsac, au nord de Bordeaux, était en cours d’évacuation peu avant 8 heures. L’autoroute était bloquée dans les deux sens, selon l’opérateur Vinci Autoroutes, qui fait également état de manifestants à plusieurs autres sorties de cet axe reliant Bordeaux à Paris.
Des barrages filtrants persistaient également sur l’A16, à Calais ; sur la N88, en Haute-Loire ; sur l’A72, dans la Loire ; et sur l’A62, en Gironde et dans le Lot-et-Garonne. En Seine-Maritime, les autorités ne recensaient que cinq ronds-points bloqués.
Sur certains barrages routiers, des agriculteurs et des pêcheurs ont rejoint les « gilets jaunes », comme c’est le cas à Bayeux, en Normandie. Des membres des Jeunes agriculteurs ont également montré leur soutien au mouvement en participant à un blocage à Saint-Dié-des-Vosges.
Mobilisation en recul
Après un week-end mobilisateur, le nombre de « gilets jaunes » sur les routes recule jour après jour, de 290 000 manifestants recensés samedi à travers la France à 27 000 lundi et 7 000 mardi. Mais des actes de « violences graves et répétées » sur certains points de blocage inquiètent les autorités, confrontées à une mobilisation sans organisateur ou leader clairement désignés.
Face à ce mouvement qui a essaimé sur les réseaux sociaux hors de tout cadre politique et syndical, l’exécutif alterne appels au « dialogue », prôné notamment par Emmanuel Macron mardi, et démonstrations de « fermeté », par la voix du ministère de l’intérieur.
« Les interventions des forces de l’ordre se poursuivront dans les heures qui viennent pour libérer les sites sensibles faisant encore l’objet de blocages », a ainsi prévenu le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, dans un communiqué publié dans la nuit de mardi à mercredi. Depuis lundi, « trente sites stratégiques, dont quinze sites pétroliers, cinq accès à des zones commerciales et six accès et axes autoroutiers » ont été libérés, a détaillé Beauvau.
Deux personnes ont trouvé la mort depuis le début de cette mobilisation nationale. Un motard est mort mardi après une collision, la veille, avec une camionnette qui tentait d’éviter un barrage dans la Drôme, et une manifestante est morte après avoir été renversée par une automobiliste samedi en Savoie. Cinq cent cinquante-deux personnes ont par ailleurs été blessées, auxquelles s’ajoutent 95 blessés parmi les forces de l’ordre. Depuis samedi 582 personnes ont également été interpellées et 450 placées en garde à vue.