Les joueurs français saluent le public du Stade de France après la victoire face à l’Uruguay, le 20 novembre. / FRANCK FIFE / AFP

2018, année historique. L’équipe de France a clos l’année civile, qui l’aura vu conquérir le titre mondial en Russie, par une victoire en match amical face à l’Uruguay. Une petite consolation après la sévère défaite face aux Pays-Bas et l’élimination pour la phase finale de la Ligue des nations.

Didier Deschamps et ses troupes vont, désormais, se projeter sur les qualifications pour l’Euro 2020. Celles-ci se dérouleront de mars à novembre 2019. Ce qui laisse le temps au sélectionneur de se pencher sur deux questions qui reviennent en boucle depuis la reprise post-Mondial, en septembre : doit-il et peut-il continuer à privilégier sa « logique de groupe » des joueurs titrés en Russie et, de ce fait, ne pas effectuer quelques retouches au niveau du jeu produit ?

  • Décrocher la qualification pour l’Euro 2020

L’équipe de France comptait sur la phase finale de la Ligue des nations, qui aura lieu du 5 au 9 juin au Portugal, pour décrocher une place qualificative pour l’Euro 2020. Deuxième de son groupe derrière les Pays-Bas, elle devra finalement batailler lors d’une phase de qualification plus « classique ».

En vertu de leur classement en Ligue des nations, les Bleus ont été versés dans le pot 1 et seront têtes de série lors du tirage au sort qui aura lieu le 3 décembre.

Les deux premiers de chacun des dix groupes (5 de 5 pays, 5 de 6 pays) seront automatiquement qualifiés pour la phase finale de l’Euro.

Les quatre derniers tickets se disputeront lors de barrages auxquels les vainqueurs de chaque groupe de la Ligue des nations, peu importe leur division, seront conviés.

L’Euro 2020 (12 juin-12 juillet), qui marquera les 60 ans du tournoi, sera organisé dans douze villes de douze pays différents. Les deux demi-finales et la finale de l’Euro se dérouleront au stade de Wembley à Londres.

Chapeaux pour les qualifications à l’Euro 2020

Pot de la Ligue des nations

Suisse, Portugal, Pays-Bas, Angleterre.

Pot 1

Belgique, France, Espagne, Italie, Croatie, Pologne.

Pot 2

Allemagne, Islande, Bosnie-Herzégovine, Ukraine, Danemark, Suède, Russie, Autriche, pays de Galles, République tchèque.

Pot 3

Slovaquie, Turquie, Irlande, Irlande du Nord, Écosse, Norvège, Serbie, Finlande, Bulgarie, Israël.

Pot 4

Hongrie, Roumanie, Grèce, Albanie, Monténégro, Chypre, Estonie, Slovénie, Lituanie, Géorgie.

Pot 5

Macédoine, Kosovo, Biélorussie, Luxembourg, Arménie, Azerbaïdijan, Kazakhstan, Moldavie, Gibraltar, Îles Féroé.

Pot 6

Lettonie, Liechtenstein, Andorre, Malte, Saint Marin.

  • Un groupe élargi ?

Didier Deschamps est un homme fidèle. Il a maintenu sa confiance en son groupe de champions du monde en dépit de la méforme de certains joueurs (Djibril Sidibé et Benjamin Pavard notamment). Il a également demandé à Adil Rami de repousser sa retraite internationale alors que le Marseillais était en souffrance avec son club et que des joueurs prometteurs (Aymeric Laporte et Clément Lenglet) frappent à la porte de la sélection tricolore. Il a aussi renouvelé sa confiance à Olivier Giroud, un des joueurs les plus utilisés par le sélectionneur mais auteur de seulement quatre buts en 18 matchs cette année.

Cette « logique de groupe », revendiquée et assumée, passera-t-elle l’hiver ? Après la rencontre face à l’Uruguay, le sélectionneur s’est d’abord défendu de ne pas avoir ouvert son groupe après le sacre en Russie : « ça a toujours été le cas, à part en septembre. J’ai toujours laissé la porte ouverte et si je les mets aujourd’hui [Tanguy N’Dombélé et Ferland Mendy] ce n’est pas pour rien non plus. Il y aura au mois de mars des champions du monde, le plus possible, mais ça laissera de la place à d’autres joueurs aussi. »

Parmi eux, le milieu de terrain lyonnais Tanguy N’Dombélé, 21 ans, a su tirer son épingle du jeu pour se poser en doublure crédible de Paul Pogba. Le latéral Ferland Mendy, convaincant face à l’Uruguay, pourrait également être rappelé par Didier Deschamps. Les attaquants Anthony Martial et Alexandre Lacazette, absents en Russie mais habitués du groupe tricolore, pourraient se voir offrir une nouvelle chance s’ils continuent de performer avec leurs clubs respectifs.

  • Un style de jeu plus offensif ?

La conquête du titre mondial n’a pas fait taire certaines critiques sur le style de jeu – jugé par trop défensif par certains observateurs – de l’équipe de France. Des critiques à relativiser, sachant que la remise en route après une compétition internationale est toujours compliquée pour des joueurs, par ailleurs, très sollicités en clubs durant cette période.

La deuxième mi-temps du match face à l’Allemagne (remporté 2 à 1 par les Bleus) et la rencontre face à l’Uruguay ont prouvé que les Bleus étaient aussi en capacité de s’adapter au schéma tactique de leur adversaire et de proposer un jeu porté vers l’avant quand nécessaire.

L’attaquant des Bleus Antoine Griezmann a d’ailleurs averti les contempteurs du style de jeu de l’équipe de France lors de son passage, début novembre, dans l’émission Canal Football Club :

« Ça va toujours continuer à critiquer parce qu’on ne va pas changer notre style de jeu, parce que ça gagne et voilà. Après, on sait que les gens veulent du beau jeu, c’est nouveau pour les supporters français un style de jeu comme ça. Il faut s’habituer, que tout le monde s’habitue un peu. Nous, on se sent bien avec ça, le coach nous voit bien, on a confiance en ce style de jeu, c’est ce qui nous a fait gagner. »