A Rennes, la gendarmerie a mis en place une brigade numérique
A Rennes, la gendarmerie a mis en place une brigade numérique
Par Nicolas Chapuis
Ce dispositif est chargé de traiter les « sollicitations non urgentes ».
Le lancement du portail de signalement des violences sexuelles et sexistes, mardi 27 novembre, s’inscrit dans une stratégie plus large des forces de l’ordre : celle de la numérisation d’une partie de leurs activités.
La gendarmerie a pris une longueur d’avance en lançant, le 27 février, sa « brigade numérique ». Basée à Rennes, cette unité composée de vingt postes répond vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, aux sollicitations des internautes. Accessible par l’intermédiaire du site de la gendarmerie nationale, le dispositif met en contact par le biais d’une bulle de tchat le citoyen et le militaire chargé de répondre.
La brigade numérique est destinée à traiter les « sollicitations non urgentes » et n’a pas vocation à remplacer le numéro d’urgence des forces de l’ordre, le 17. « C’est une nouvelle offre de service au public, qui s’adapte à une population connectée », explique Maddy Scheurer, la porte-parole de la gendarmerie nationale, qui décrypte les « trois grandes familles » de question : « Il y a ce qui relève de la sécurité du quotidien de basse intensité, les questions réglementaires notamment ; ça peut servir de plate-forme de recrutement pour les personnes qui souhaitent s’engager ; enfin, il y a les informations de toute nature que les gens souhaiteraient nous donner. »
Petite révolution numérique
Cette nouvelle interface entre la gendarmerie et la population vient compléter d’autres dispositifs numériques comme celui des préplaintes en ligne ou la plate-forme Pharos de signalement des contenus en ligne illicite, géré par la direction centrale de la police judiciaire. En attendant l’ouverture de la possibilité de déposer des plaintes en ligne, prévue dans le projet de loi de réforme de la justice, actuellement débattu à l’Assemblée nationale.
Une petite révolution numérique à laquelle les forces de l’ordre tentent de se préparer. Avec quelque 50 000 interactions depuis le lancement en février de la brigade numérique, soit environ 185 par jour, la gendarmerie peut déjà s’appuyer sur une expérience solide. En revanche, depuis que le volet consacré aux violences sexistes et sexuelles a été ouvert en juin, seules 53 sollicitations ont été enregistrées, pour cinq rédactions de procès-verbaux in fine. En communiquant sur ce nouveau portail, les autorités espèrent ouvrir davantage les vannes.