C’est un choc attendu par les passionnés de boxe. Samedi soir, au Staples Center de Los Angeles, l’Américain Deontay Wilder, 33 ans, affronte le Britannique Tyson Fury, 30 ans. Au terme de ce combat, que bon nombre d’observateurs qualifient de combat de l’année, c’est le titre WBC des poids lourds qui se joue.

La ceinture est actuellement la propriété de Wilder, qui la détient depuis 2015 et qui la remet ainsi en jeu pour la huitième fois.

40-27

C’est un combat entre deux boxeurs invaincus qui a lieu samedi soir.

L’Américain, surnommé « Bronze Bomber », a remporté ses 40 derniers combats, en concluant 39 d’entre eux avant la limite.

Le seul combat qu’il a disputé à la limite était pour la conquête du titre, en janvier 2015, face à Bermane Stiverne.

L’Anglais, ancien champion WBA, IBF, et WBO de la catégorie lourds, a quant à lui conclu 19 de ses 27 derniers combats victorieux par des K.-O.

Faible notoriété

Le boxeur Deontay Wilder devant le Staples Center à Los Angeles, le 30 novembre 2018. / HARRY HOW / AFP

En dépit de ses titres mondiaux, Deontay Wilder reste peu connu aux Etats-Unis. Il est loin d’y avoir la notoriété qu’ont pu avoir certains de ses prédécesseurs dans cette catégorie poids lourd, comme Sonny Liston, Mohamed Ali, George Foreman, Joe Frazier ou Mike Tyson.

Samedi, c’est la première fois que le boxeur américain participera à un combat télévisé (en « pay per view », paiement à la séance), qui pourrait accroître sa cote de popularité.

Retour

Le boxeur Tyson Fury devant le Staples Center à Los Angeles, le 30 novembre 2018. / DAMIAN DOVARGANES / AP

Tyson Fury fait figure de revenant. Il a en effet retrouvé le chemin du ring en avril seulement après deux ans d’absence.

Après avoir conquis le titre de champion du monde unifié WBA/WBO/IBF à la fin de novembre 2015 face à l’Ukrainien Vladimir Klitschko, le Britannique avait connu la chute, entre dépression et addiction aux drogues et à l’alcool.

Il s’était vu retirer ses différents titres pour avoir manqué deux contrôles antidopage. Il a également récemment révélé avoir fait une tentative de suicide.

Après avoir récupéré sa licence, Fury a dominé, en avril, l’Albanais Sefer Seferi en quatre rounds, puis battu aux points, en août, l’Italien Francesco Pianeta.

10 millions et 14 millions de dollars

Pour ce combat, les chiffres avancés font état de 14 millions de dollars (12,36 millions d’euros) de gains pour Deontay Wilder et de 10 millions de dollars pour Tyson Fury.

« Je peux battre Wilder et Joshua la même nuit »

Tyson Fury a assuré qu’il pouvait battre n’importe qui. Il avait même déclaré, en août, qu’il pouvait « battre Wilder et Joshua la même nuit ». Le Britannique Anthony Joshua est le détenteur des ceintures IBF, WBA et WBO des lourds.

A propos de Wilder, celui qui s’est autoproclamé le « Gipsy King » (roi des gitans) a assuré et qu’il deviendrait le premier boxeur à le mettre K.-O., tout en raillant la faible réputation de son adversaire : ces derniers jours, il a ainsi assuré que l’Américain restait un quasi-inconnu chez lui.

« Amène ton oreiller parce que tu vas faire un somme »

La réplique de l’Américain n’a guère tardé. « Amène ton oreiller parce que tu vas faire un somme », a déclaré Deontay Wilder. « Je vais lui botter le cul et le mettre K.-O. Je vous promets qu’il va tomber par terre. Je ne sais pas quand ça va arriver. Mais ça va arriver. »

« J’ai travaillé dur pour en arriver là. J’ai persisté dans le travail. Il est hors de question que je laisse un gars d’un autre pays me prendre ce que j’ai construit », a-t-il poursuivi.

Avis partagés

Qui gagnera finalement samedi soir ? Sur ce point, les spécialistes sont partagés. Plusieurs ex-figures connues de la catégorie poids lourds, comme Evander Holyfield et Mike Tyson pensent que Fury possède la puissance et l’agilité pour dominer Wilder.

« Si c’est un combat à distance, c’est Fury », assure, lui aussi, le Britannique Lennox Lewis. Mais « si c’est un combat de proximité, c’est Wilder, en raison de sa puissance », ajoute-t-il cependant.

Le Britannique Dereck Chisora, tout en soulignant qu’il se « ralliera[it] toujours derrière le drapeau anglais », pense quant à lui « que ce combat arrive trop tôt pour Fury » et que « quand Wilder le touchera, ce sera l’heure d’aller dormir ».