La Russie débloque « partiellement » l’accès à la mer d’Azov
La Russie débloque « partiellement » l’accès à la mer d’Azov
Cette réouverture partielle laisse présager un apaisement des tensions dans cette zone sensible au cœur d’un bras de fer entre Kiev et Moscou.
Un militaire ukrainien sur un bateau des garde-côtes au port de Marioupol, en mer d’Azov le 25 novembre. / Evgeniy Maloletka / AP
La Russie a partiellement débloqué les ports ukrainiens en mer d’Azov, ont annoncé mardi 4 décembre les autorités ukrainiennes, laissant présager un apaisement des tensions dans cette zone sensible au cœur d’un bras de fer entre Kiev et Moscou.
Cruciaux pour les exportations ukrainiennes, « les ports de Berdiansk et Marioupol sont partiellement débloqués. Les navires entrent et sortent par le détroit de Kertch » reliant la mer Noire à celle d’Azov, a annoncé le ministre ukrainien des infrastructures, Volodymyr Omelyan. « La partie russe les arrête et les inspecte comme avant, mais la circulation a partiellement repris », a-t-il poursuivi. Selon lui, 17 navires attendaient toujours lundi de pouvoir entrer en mer d’Azov et un autre patientait à la sortie.
Pire bras de fer depuis des années
Kiev et Moscou sont engagées dans leur pire bras de fer depuis plusieurs années après l’arraisonnement manu militari par la Russie le 25 novembre de trois navires ukrainiens qui tentaient de pénétrer en mer d’Azov.
Il s’agit de la première confrontation militaire ouverte entre Moscou et Kiev depuis l’annexion en 2014 par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée et le début la même année d’un conflit armé dans l’est de l’Ukraine entre forces gouvernementales et séparatistes prorusses qui a fait plus de 10 000 morts.
Avant l’incident naval, Kiev et les Occidentaux accusaient depuis des mois la Russie d’entraver délibérément la navigation des navires commerciaux par le détroit de Kertch, dont Moscou revendique le contrôle à la suite de l’annexion de la Crimée.
En réponse à cette dernière flambée de tension, Kiev a instauré pour un mois la loi martiale dans ses régions frontalières et côtières, disant craindre une « guerre totale » de la part de Moscou qu’il accuse d’avoir drastiquement renforcé sa présence militaire à la frontière ukrainienne.
Cet affrontement a ravivé les craintes d’une plus vaste escalade entre ces deux ex-républiques soviétiques. Si les pays occidentaux ont soutenu l’Ukraine dans ce conflit, ils ont appelé les deux parties à la retenue.