Les préservatifs de la marque Eden peuvent figurer sur une ordonnance et être délivrés en pharmacie. / YASUYOSHI CHIBA / AFP

A compter de ce lundi 10 décembre, il est possible, pour la première fois, de se faire prescrire – et donc de se faire en partie rembourser – des préservatifs masculins par un médecin ou une sage-femme.

Cette prescription, qui pourra être faite aussi bien à des hommes qu’à des femmes, ne concerne pas tous les préservatifs. Seuls ceux de la marque Eden, du laboratoire français Majorelle, une PME spécialisée dans la gynécologie et l’urologie, pourront figurer sur l’ordonnance et être délivrés en pharmacie. Ce fabricant est, en effet, le seul à avoir sollicité le feu vert de la Haute Autorité de santé (HAS) et il est donc le seul à avoir obtenu, en juin, un avis favorable, préalable à un financement par la « Sécu ».

« Pour certains, c’est trop cher »

Concrètement, l’Assurance-maladie prendra à sa charge 60 % du coût de ces préservatifs, sur la base d’un prix de vente de 1,30 euro la boîte de six, de 2,60 euros la boîte de douze et de 5,20 euros la boîte de vingt-quatre. Les complémentaires santé pourront choisir de prendre la différence à leur charge.

Cette mesure a été annoncée par la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, mardi 27 novembre, quatre jours avant le 1er décembre, date annuelle de la Journée mondiale de lutte contre le sida. « Pour certains, [le préservatif] c’est trop cher », avait fait valoir la ministre sur France Inter, en rappelant qu’« acheter une boîte à 3, 4, 5 euros, ça a un coût pour un adolescent. »

Près de deux millions de couples hétérosexuels et homosexuels seraient des utilisateurs déclarés de préservatif en tant que moyen de contraception et/ou comme moyen de prévention des infections sexuellement transmissibles, selon la HAS.

Les indicateurs de santé sexuelle chez les jeunes sont, en revanche, jugés « préoccupants ». Les 15-29 ans représentent près d’un quart des 6 000 nouveaux cas de séropositivité VIH découverts chaque année.