Le Parlement irlandais adopte la légalisation de l’avortement
Le Parlement irlandais adopte la légalisation de l’avortement
Le Monde.fr avec AFP
Le 25 mai, les Irlandais avaient approuvé par référendum à plus de 66 % la libéralisation de l’IVG dans le pays.
IVG interdite en Irlande : une mère raconte son histoire
Durée : 02:40
Sept mois après un référendum historique contre l’interdiction constitutionnelle de l’interruption volontaire de grossesse (IVG), le Parlement irlandais a adopté jeudi 13 décembre le projet de loi légalisant l’avortement.
Le texte avait commencé à être examiné en octobre. Il prévoit l’autorisation de l’IVG sans conditions jusqu’à 12 semaines ou dans les cas de « risque pour la vie » ou de « grave danger pour la santé » de la femme enceinte. Il permet aussi l’avortement en cas d’anomalie du fœtus qui pourrait conduire à sa mort in utero.
Le premier ministre Leo Varadkar a salué un « moment historique », sur son compte Twitter.
« Fin aux voyages solitaires »
Le 25 mai, les Irlandais avaient approuvé par référendum à plus de 66 % la libéralisation de l’avortement, un nouveau séisme culturel dans ce petit pays de 4,7 millions d’habitants de tradition fortement catholique, trois ans après la légalisation du mariage homosexuel.
« Il y a un peu plus de 200 jours, vous, le peuple d’Irlande, avez voté pour abroger le 8e [amendement de la Constitution irlandaise, qui en 1983 gravait dans le marbre le tabou de l’avortement en Irlande] pour que nous traitions les femmes avec compassion. Aujourd’hui nous avons voté la loi qui transformera [ce vœu] en réalité » a déclaré sur Twitter le ministre chargé de la santé, Simon Harris.
Il a salué « un vote qui met fin aux voyages solitaires, à la stigmatisation et soutient les choix des femmes dans notre pays ».
Hommage aux militants
Dans un communiqué distinct, il a rendu hommage aux « militants qui se sont battus pendant 35 ans » : « Je veux remercier la minorité qui s’est battue quand il était pratique pour la majorité d’ignorer. » Les femmes qui souhaitaient avorter étaient jusqu’à présent contraintes de se rendre au Royaume-Uni.
« C’est un progrès important pour les droits fondamentaux des femmes, mais des obstacles demeurent dans le projet de loi », a déclaré Amnesty International. L’ONG regrette en particulier les « délais obligatoires d’attente » et la « poursuite de la criminalisation des professionnels de santé ». La loi doit encore être signée par le président Michael Higgins avant d’entrer en vigueur.