« Gilets jaunes » : des ronds-points évacués en Bretagne, Normandie et Bourgogne
« Gilets jaunes » : des ronds-points évacués en Bretagne, Normandie et Bourgogne
Le Monde.fr avec AFP
Des cabanes et des campements ont été détruits. Ces évacuations vont se « poursuivre », a prévenu le ministre de l’intérieur.
Campaement de « gilets jaunes » à Saint-Clément, dans l’Yonne, le 10 décembre. / Benjamin Girette pour le Monde / Benjamin Girette
Des ronds-points, occupés depuis des semaines par des « gilets jaunes » qui y avaient construit des cabanes en bois pour dormir ou se restaurer, ont été évacués, mardi 18 décembre, par les forces de l’ordre en Bretagne, en Normandie et en Bourgogne.
Dans les Côtes-d’Armor, gendarmes et policiers ont procédé à plusieurs évacuations, à Lannion, Quévert (près de Dinan), Guingamp et Saint-Brieuc. Après l’intervention des forces de l’ordre, des engins de chantier ont procédé à la destruction des nombreuses cabanes et campements installés sur les ronds-points, a annoncé la préfecture.
A Saint-Brieuc, l’évacuation du rond-point de Brézillet a commencé à 6 h 15 et la dizaine de « gilets jaunes » présents n’ont opposé aucune résistance, selon deux d’entre eux. Une cabane de restauration et un dortoir en bois ont été détruits.
« Ça ne fait que renforcer la colère »
« Il est hors de question qu’on lâche aujourd’hui. Ce qu’ils font, ça ne fait que renforcer la colère », a déclaré à l’Agence France-Presse Tristan Lozach, un des « gilets jaunes » de Saint-Brieuc, en se disant prêt à passer Noël sur un rond-point. « Du bois pour construire des cabanes, c’est pas ça qui manque », a-t-il ajouté.
En réponse à cette évacuation, quelques « gilets jaunes » ont ensuite tenté de bloquer la route nationale en direction de Rennes, provoquant d’importants bouchons, avant l’intervention de la police.
Dans le Finistère, le rond-point de Troyalac’h, près de Quimper, a également été évacué « sans difficulté », selon la préfecture. « La présence persistante de manifestants sur ce rond-point posait d’évidents problèmes de sécurité », a-t-elle argué dans un communiqué.
Des évacuations « au cas par cas »
En Saône-et-Loire, dans l’ancienne région Bourgogne, plusieurs « baraquements illégalement installés » ont été démantelés dans la nuit de lundi à mardi. « Une vingtaine de “gilets jaunes” sont descendus, ça hurlait un peu », mais ça s’est fait dans le calme et sans résistance, a relaté Pierre-Gaël Laveder, un « gilet jaune » de l’échangeur de Magny, à Montceau-les-Mines.
Une dizaine de personnes étaient déjà présentes mardi matin pour « refaire un camp, mais juste à base de planches et de bois », selon lui. « C’est pas malin du tout ce qu’il fait Macron. Ils nous font ça juste avant les fêtes de Noël, alors que justement on se demandait comment on allait s’organiser pour cette période », a commenté M. Laveder.
A Mâcon, une cabane a été incendiée lors de l’évacuation, un incident « d’autant plus grave qu’une conduite de gaz passe à proximité », selon le préfet de Saône-et-Loire, qui a ajouté que « les auteurs de cet incendie criminel ainsi que ceux qui leur ont apporté les matériaux ser[aie]ont recherchés activement ».
Les évacuations des ronds-points et des axes routiers vont se « poursuivre », a prévenu lundi le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, en mettant en avant les « huit morts » survenus depuis le début du mouvement.
Selon des sources policières, les évacuations se feront « au cas par cas » et sans calendrier. « C’est à l’appréciation des préfets en fonction de la situation locale », a expliqué l’une d’elles. « Tous les endroits où la situation est dangereuse en termes de sécurité publique doivent être évacués pour permettre de fluidifier les axes routiers », a avancé une autre.