Kinshasa a enjoint à l’Union européenne (UE) de rappeler dans les quarante-huit heures son représentant en République démocratique du Congo (RDC), jeudi 27 décembre. Il s’agit d’une mesure de rétorsion après le maintien des sanctions européennes visant quatorze personnalités congolaises, dont le candidat du pouvoir à l’élection présidentielle.

« Le gouvernement de la République démocratique du Congo invite instamment le Conseil européen à procéder impérativement dans les quarante-huit heures au rappel de son chef de mission en République démocratique du Congo », a déclaré le ministre des affaires étrangères, Léonard She Okitundu, à trois jours des élections générales prévues dimanche après trois reports. Le chef de la diplomatie congolaise s’exprimait depuis son ministère, à Kinshasa, où il avait convoqué des diplomates occidentaux, dont le chef de mission de l’UE, le Belge Bart Ouvry.

Elections générales

Dans son propos, M. She Okitundu a évoqué « des sanctions infligées unilatéralement par le Conseil européen à d’éminentes personnalités » de la RDC. Il a rappelé qu’il avait demandé la « levée » ou la « suspension » des sanctions « jusqu’à la tenue des élections générales en RDC ». « Ce plaidoyer, patiemment engagé, demeure sans écho surtout après le renouvellement desdites mesures par le Conseil européen de ce mois de décembre 2018 », a-t-il déclaré.

Ces sanctions – gel d’éventuels avoirs et interdiction de visas – avaient été prises début 2017. Elles visaient quatorze responsables du régime du président congolais, Joseph Kabila, accusés de violations des droits de l’homme, dont le dauphin désigné par Kabila pour la présidentielle, Emmanuel Ramazani Shadary (alors ministre de l’intérieur).

L’Union européenne avait annoncé le 10 décembre la prolongation de ces sanctions pour un an, jusqu’en décembre 2019. « Le Conseil réexaminera à nouveau les mesures restrictives compte tenu des élections en RDC et se tient prêt à les adapter en conséquence », avait-elle indiqué.