Corée du Sud : les données d’un millier de transfuges nord-coréens piratées
Corée du Sud : les données d’un millier de transfuges nord-coréens piratées
Le Monde.fr avec AFP
Le système informatique d’un centre chargé d’aider les Nord-Coréens ayant rejoint le Sud a été infecté par un programme malveillant.
Le piratage pourrait exposer des transfuges aux représailles de Pyongyang. Les données personnelles et confidentielles de près d’un millier de Nord-Coréens passés au Sud ont été volées par des hackeurs, ont annoncé vendredi 28 décembre les autorités sud-coréennes.
Selon le ministère de l’unification, c’est la première fois qu’autant de noms et d’adresses de Nord-Coréens ayant fait défection sont ainsi piratés. Ces données ont été volées dans le Centre Hana, situé dans le Gyeongsang du Nord (une province de l’est de la Corée du Sud). Le système informatique du centre a été infecté par un programme malveillant qui a été activé quand un employé qui ne se doutait de rien a ouvert un de ses courriels.
Cet établissement est chargé d’aider les Nord-Coréens à s’installer au Sud et à s’adapter à sa société capitaliste. La Corée du Sud compte en tout vingt-cinq établissements comme celui-ci. Ils s’occupent d’environ trente mille Nord-Coréens passés au Sud.
Inspection d’urgence
Après avoir confirmé la réalité de ce piratage informatique la semaine dernière, les autorités sud-coréennes ont lancé une inspection d’urgence de tous les ordinateurs du Centre Hana. Mais aucune autre fuite n’a été détectée.
« Nous présentons nos excuses aux Nord-Coréens ayant fait défection. Nous ferons tous les efforts pour protéger leurs informations personnelles et empêcher que ce genre d’incident ne se reproduise », a déclaré le ministère sud-coréen.
Les médias nord-coréens ont maintes fois menacé de réduire au silence les transfuges qui s’engageraient au Sud dans des activités de propagande hostiles à Pyongyang.
En 1997, deux hommes avaient assassiné devant son domicile à Séoul Yi Han-yong, neveu de Song Hye-rim, première maîtresse de l’ancien dirigeant Kim Jong-il. Yi Han-yong vivait en Corée du Sud depuis sa défection en 1982 et avait publié ses Mémoires, dans lesquels il révélait des détails sur la vie privée des Kim. La publication de ce livre fut considérée comme le mobile de son assassinat. Les deux meurtriers n’ont jamais été retrouvés.