Un drapeau nord-coréen, à Gijungdong, en Corée du Nord, le 24 avril 2018. / Kim Hong-Ji / REUTERS

C’est une défection importante pour Pyongyang et un casse-tête pour Rome. D’après les déclarations formulées jeudi 3 janvier par le député sud-coréen Kim Min-ki, le plus haut diplomate de Corée du Nord en poste en Italie, Jo Song-gil, a pris la fuite. « La mission de l’ambassadeur par intérim Jo Song-gil devait se terminer fin novembre, et il s’est enfui du complexe diplomatique début novembre » avec sa femme, a fait savoir M. Kim à la presse au sortir d’une réunion entre les services de renseignement sud-coréens et des députés. Une réunion convoquée après que le quotidien Joong-ang Ilbo eut rapporté que M. Jo, 48 ans, avait demandé l’asile avec sa famille dans un pays occidental. L’Italie a démenti jeudi matin lui avoir accordé l’asile.

Le diplomate assurait l’intérim à la tête de la représentation diplomatique depuis octobre 2017 – quand l’Italie avait demandé à l’ambassadeur désigné de Corée du Nord, Mun Jong-nam, qui n’était pas encore totalement accrédité, de quitter le pays, en protestation contre les lancements de missiles et les essais nucléaires menés par Pyongyang. L’Italie est une des missions importantes du réseau diplomatique nord-coréen puisqu’elle s’occupe notamment des relations entre Pyongyang et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), établie à Rome. La Corée du Nord est régulièrement confrontée à de graves pénuries alimentaires.

Un cadre probablement issu d’une famille privilégiée

La plupart des diplomates nord-coréens doivent généralement laisser derrière eux des membres de leur famille, souvent des enfants, pour les décourager de faire défection une fois en poste à l’étranger. M. Jo était cependant arrivé à Rome en mai 2015 avec sa femme et ses enfants, ce qui laisse penser qu’il pourrait être originaire d’une famille privilégiée, indique le quotidien Joong-ang Ilbo, cité par l’Agence France-Presse, en relevant que les raisons précises de sa défection ne sont pas connues.

Il est « connu comme étant le fils, ou un gendre, d’un des plus hauts responsables du régime de Pyongyang », précise le Joong-ang Ilbo en citant un expert non identifié. Cette nouvelle défection n’est pas sans rappeler celle, en 2016, de l’ancien numéro deux de l’ambassade de Corée du Nord en Grande-Bretagne, Thae Yong-ho, l’un des plus hauts diplomates nord-coréens à avoir fait défection ces dernières années.