Les manifestants ont dénoncé, le 5 janvier à Budapest, une loi « esclavagiste », selon eux. / BERNADETT SZABO / REUTERS

Nouvelle journée de contestation en Hongrie contre la réforme du droit du travail. Plusieurs milliers de personnes ont défilé, samedi 5 janvier, dans le centre de la capitale, Budapest, pour protester contre la nouvelle loi promulguée en décembre et critiquer l’autoritarisme prêté au gouvernement nationaliste de Viktor Orban.

Organisée à l’appel des partis d’opposition, des syndicats et de mouvements issus de la société civile, la manifestation visait à dénoncer en particulier la nouvelle loi qualifiée d’« esclavagiste » – les chefs d’entreprise peuvent exiger de leurs employés jusqu’à 400 heures supplémentaires par an.

Les protestataires ont marché de la place des Héros au siège du Parlement, sur les rives du Danube.

Le gouvernement hongrois dénonce des « criminels »

Cette réforme du droit du travail est à l’origine d’une série de défilés pacifiques depuis la mi-décembre. Mais au-delà de la réforme du droit du travail, c’est au gouvernement de Viktor Orban en lui-même que ces manifestants s’opposent. « Balayons ce régime », pouvait-on lire notamment sur une banderole. « Nous sommes en désaccord avec pratiquement tout ce qui se passe depuis que ce gouvernement a pris le pouvoir [en 2010}, notamment toute cette corruption et cette pseudo-démocratie », a déclaré Eva Demeter, une mère au foyer âgée de 50 ans croisée dans la foule.

« Il y a déjà eu de grosses manifestations, qui se sont arrêtées, mais la colère semble plus importante maintenant parce que cette loi esclavagiste affecte plus de monde », a-t-elle ajouté. Des appels à une grève générale ont également été lancés sur les réseaux sociaux.

Le gouvernement, quant à lui, voit dans ce mouvement de contestation la main des partisans de « l’immigration de masse » au sein de l’Union européenne et de « criminels » encouragés par le milliardaire américain d’origine hongroise George Soros, cible favorite du pouvoir en place.