Pawel Adamowicz, lors d’un meeting de campagne à Gdansk, le 27 octobre. / AGENCJA GAZETA / REUTERS

Le maire du grand port polonais de Gdansk, Pawel Adamowicz, 53 ans, est mort, lundi 14 janvier, après avoir été grièvement blessé au couteau dimanche soir lors d’un événement public, a fait savoir un médecin de l’hôpital universitaire de sa ville, cité par l’agence de presse polonaise PAP. Il avait été longuement opéré dans la nuit, mais n’a pas survécu à ses blessures.

L’attaque s’est déroulée peu avant 20 heures dimanche, devant quelques centaines de personnes, sur un podium dressé à l’occasion d’une action caritative nationale, destinée à recueillir des fonds pour une organisation finançant l’achat d’équipements pour des hôpitaux.

L’agresseur a été rapidement interpellé par les gardes de sécurité, puis emmené par les forces de l’ordre. Il n’a pas opposé de résistance. Selon une porte-parole de la police de Gdansk, il s’agit d’un habitant de la ville âgé de 27 ans. Les médias indiquent également que cet homme a purgé une peine de plus de cinq ans de prison pour quatre attaques à main armée contre des banques à Gdansk. Toujours selon eux, sa santé psychique se serait fortement dégradée lors de son séjour en prison.

Le précédent gouvernement centriste visé

Un enregistrement vidéo de l’attaque, publié sur YouTube, montre l’homme faire irruption sur le podium. Après avoir attaqué le maire avec un grand couteau, il gesticule triomphalement en levant les bras et en agitant son arme, puis s’empare du micro pour affirmer avoir été jeté injustement en prison par le gouvernement centriste précédent de la Plateforme civique (PO) – soutien de la candidature de M. Adamowicz aux municipales de l’automne dernier –, qui l’aurait « torturé ». « C’est pourquoi Adamowicz meurt », ajoute-t-il.

L’agression a provoqué un choc en Pologne, pays qui n’a pratiquement pas connu d’incident violent de ce genre depuis la chute du communisme il y a trente ans, hormis l’assassinat par balle à Lodz en 2010 d’un membre du PiS (Droit et Justice, conservateur), par un homme jugé responsable de ses actes et qui avait invoqué sa « haine » de ce parti alors dans l’opposition.

L’enquête ouverte par la police doit porter notamment sur un badge « médias » qui aurait permis à l’agresseur de pénétrer sur le podium. Elle devrait établir également si la sécurité de l’événement avait été organisée correctement par une société privée. Peu après l’attaque, le président polonais, Andrzej Duda, le premier ministre, Mateusz Morawiecki, et la quasi-totalité des responsables politiques polonais, au pouvoir et dans l’opposition, ainsi que plusieurs hauts responsables européens dont le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, avaient exprimé leur solidarité avec M. Adamowicz.