« Holy Lands » : une famille dysfonctionnelle de plus
« Holy Lands » : une famille dysfonctionnelle de plus
Par Murielle Joudet
L’auteure Amanda Sthers signe une adaptation peu inspirée de son roman « Les Terres Saintes ».
Harry, juif apostat et cardiologue à la retraite, s’établit à Nazareth pour élever des porcs, laissant derrière lui deux enfants qui pansent leurs plaies comme ils peuvent et une ex-femme qui se sait bientôt condamnée. Adapté de son roman Les Terres Saintes (éditions Stock, 2010), Holy Lands, d’Amanda Sthers, semble se placer sous l’influence d’un auteur : Philip Roth. C’est d’ailleurs au détour d’un plan très bref que l’on peut voir la couverture d’un de ses livres apparaître dans le film. Comme chez Roth, la famille y est intrinsèquement tragique et dysfonctionnelle, et l’art est un moyen de sublimer ses blessures intimes.
Lieux communs
Pour autant, si Holy Lands lorgne du côté du romancier américain, il ne parvient pas à atteindre son souffle romanesque : la faute à des séquences qui ne semblent être là que pour illustrer le livre et des acteurs qui donnent l’impression de réciter chacun leur tour la prose d’Amanda Sthers.
Loin de renouveler le récit sur la famille conflictuelle, Holy Lands n’en propose qu’une série de lieux communs, de voix off ampoulées et d’images génériques. Malgré tout, le film parvient à une plaisante étrangeté grâce à l’hétérogénité de son casting (James Caan, Rosanna Arquette, Jonathan Rhys-Meyer) ponctué par la présence de Patrick Bruel (ex- compagnon et père des enfants de la réalisatrice) dans le rôle d’un médecin.
HOLY LANDS - Bande-annonce VOSTF - Amanda Sthers (2019)
Durée : 01:57
Film français et belge d’Amanda Sthers. Avec James Caan, Rosanna Arquette, Tom Hollander (1 h 40). Sur le Web : www.artemisproductions.com/fr/films/Holy_Lands