Les forces de l’ordre bouclent le périmètre autour de l’école de police de Bogota, en Colombie, le 17 janvier. / John Wilson Vizcaino / AP

Au moins neuf personnes ont été tuées et 41 autres blessées, jeudi 17 janvier, dans un attentat à la voiture piégée contre l’école de police de Bogota, qualifié par le président Ivan Duque de « misérable acte terroriste ». Dans la soirée, l’attaque n’a pas été revendiquée.

L’explosion, survenue à l’issue d’une cérémonie de promotion d’officiers à l’école des cadets de la police à l’école des officiers Général-Francisco-de-Paula-Santander, a fait neuf morts, selon le dernier bilan communiqué par le ministère de la défense. La municipalité de Bogota a, pour sa part, fait état de 41 blessés. Un précédent bilan avait fait état d’au moins huit morts et dix blessés.

Ivan Duque sur place

Les premières images diffusées par les médias locaux montraient notamment la carcasse d’un véhicule en flammes et des ambulances aux abords de l’établissement. Une employée du service de santé des forces militaires a déclaré à la radio que la voiture piégée était entrée « soudainement » dans l’enceinte de l’école, « percutant presque les policiers et tout de suite il y a eu l’explosion ».

En déplacement en province, le président Ivan Duque, au pouvoir depuis août et qui a durci la lutte antidrogue ainsi que les conditions de reprise des négociations de paix suspendues avec la guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN), a annoncé son retour immédiat à Bogota. « Nous allons sur les lieux. J’ai donné l’ordre à la force publique d’identifier les auteurs de cette attaque et de les transférer à la justice. Nous tous, Colombiens, rejetons le terrorisme et sommes unis pour l’affronter. La Colombie s’attriste, mais ne cède pas face à la violence », a-t-il annoncé sur Twitter.

Deux attaques en 2017

En 2017, Bogota, qui compte environ huit millions d’habitants, avait été le théâtre de deux autres attaques meurtrières. Un attentat dans un centre commercial du nord de Bogota avait fait trois morts, dont une jeune Française, et plusieurs blessés en juin de cette année-là. Il avait été attribué par les autorités à un groupuscule de gauche, le Mouvement révolutionnaire du peuple (MRP). Précédemment, en février, un policier avait été tué et plusieurs autres personnes grièvement blessées lors d’une attaque contre une patrouille des forces de l’ordre dans le quartier de la Macarena, revendiquée par l’ELN.

Bien que l’intensité du conflit armé ait diminué depuis l’accord avec les Farc, la Colombie reste affectée par une guerre fratricide de plus d’un demi-siècle, qui a impliqué guérillas, paramilitaires et forces de l’ordre, faisant plus de huit millions de victimes entre morts, disparus et déplacés.