Le tourisme international a connu une forte progression en 2018
Le tourisme international a connu une forte progression en 2018
Par Jean-Michel Bezat
Selon l’Organisation mondiale du tourisme, 1,4 milliard de voyageurs ont franchi les frontières l’an dernier. L’agence de l’ONU va défendre une activité durable et bénéficiant davantage aux populations locales.
La France demeure la première destination mondiale et devrait « avoisiner » les 90 millions de visiteurs en 2018. / LUDOVIC MARIN / AFP
Les hommes et les femmes voyagent de plus en plus, pour leur agrément. En 2018, le nombre de touristes internationaux (un voyageur passant au moins une nuit à l’étranger) dans le monde a continué d’augmenter fortement (+ 6 %), pour atteindre 1,4 milliard de personnes, selon une estimation rendue publique, lundi 21 janvier, par l’Organisation mondiale du tourisme (OMT).
D’après le baromètre annuel de cette institution des Nations unies sise à Madrid, c’est la deuxième plus forte hausse depuis 2010, et le tourisme progresse à un taux très supérieur à la croissance économique mondiale (+ 3,7 %). Ainsi, les perspectives tracées par l’OMT en 2010 (1,4 milliard de touristes en 2020) se sont-elles vérifiées... avec deux ans d’avance.
La moitié de ces touristes est venue en Europe (713 millions), même si la hausse sur le Vieux Continent (+ 6 % et même + 7 % pour l’Europe méridionale) n’est pas la plus spectaculaire. Le Moyen-Orient, qui a poursuivi son redressement, progresse de 10 % (64 millions de personnes), suivi par l’Afrique (+ 7 % et + 10 % pour la seule Afrique du Nord), avec 67 millions de touristes.
Trois pays enregistrent de nettes progressions : la Turquie, l’Arabie saoudite et l’Egypte, un pays qui se remet de l’instabilité post-révolution de 2011 et qui s’est lancé sans états d’âme dans une chasse au terrorisme islamiste. Quant à l’Asie-Pacifique, elle a accueilli 343 millions de touristes (+ 6 %), alors que le continent américain voyait sa fréquentation croître de 3 % seulement (217 millions).
2019 « plus conforme aux tendances historiques de croissance »
La France demeure la première destination mondiale et devrait « avoisiner » les 90 millions de visiteurs en 2018, selon les données provisoires citées mi-janvier par Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat chargé du tourisme auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères. A l’en croire, le pays, qui s’est fixé un objectif de 100 millions en 2020, « reste attractif » en dépit du mouvement des « gilets jaunes » et surtout de la menace permanente d’attentats terroristes.
La France est suivie par l’Espagne et les Etats-Unis. C’est la Chine qui est le premier pourvoyeur de touristes internationaux, mais elle a également enregistré une nette progression de ses recettes touristiques.
« Ce sont des chiffres très positifs, et en voyant la croissance de l’économie au niveau mondial, nous espérons que le tourisme progresse dans toutes les régions », a souligné le secrétaire général de l’OMT, le Géorgien Zurab Pololikashvili. Ce dernier s’attend à une nouvelle hausse des flux touristiques en 2019, même si elle sera sans doute « plus conforme aux tendances historiques de croissance » (3 % à 4 %). Des incertitudes pèsent en effet sur l’avenir, comme le Brexit ou la guerre commerciale sino-américaine.
Le patron de l’OMT souhaite que le tourisme reste « un moteur de développement ». Il veut cependant gérer sa croissance « sur un mode durable » et qu’il ait « des retombées concrètes » pour les populations et l’entrepreneuriat locaux. « C’est pour cela, a t-il annoncé, que l’OMT place 2019 sous le signe de l’éducation, de l’acquisition des compétences et de la création d’emploi. »