Au Zimbabwe, l’opposant Evan Mawarire remis en liberté provisoire
Au Zimbabwe, l’opposant Evan Mawarire remis en liberté provisoire
Le Monde.fr avec AFP
Le pasteur avait été arrêté le 16 janvier pour « subversion », dans la foulée des émeutes contre la hausse des prix des carburants.
Le pasteur et opposant Evan Mawarire lors de son arrestation le 16 janvier 2019, à Harare. / Philimon Bulawayo / REUTERS
Le pasteur et opposant Evan Mawarire, arrêté le 16 janvier pour « subversion », dans la foulée des émeutes contre la hausse des prix des carburants, a été remis mardi 29 janvier en liberté sous contrôle judiciaire sur décision d’un tribunal de la capitale du Zimbabwe, Harare. « Je suis convaincu que, dans ce dossier (…), la cause de la justice sera servie par la remise en liberté provisoire du demandeur », a déclaré à l’audience le juge Tawanda Chitapi. Le parquet avait requis le rejet de cette demande.
Porte-drapeau des manifestations antigouvernementales de 2016, M. Mawarire est accusé de « subversion » ainsi que d’« incitation à la violence » pour avoir relayé en janvier des appels à la grève générale lancée par le principal syndicat du pays.
Répression brutale
Dans un pays épuisé par deux décennies de crise économique, la décision du gouvernement, le 12 janvier, d’augmenter de 150 % les prix du pétrole a provoqué dans les jours qui ont suivi de violentes émeutes contre le président Emmerson Mnangagwa. Son gouvernement a riposté par une répression brutale qui a fait, selon les ONG, au moins 12 morts et des centaines de blessés, victimes notamment de coups de la part de l’armée et de la police. Un millier de personnes ont également été arrêtées, dont de nombreux opposants au régime.
Le pasteur Mawarire a lui-même fermement démenti les accusations portées contre lui. « Je n’ai absolument rien fait de ce que l’on me reproche », avait-il déclaré à la presse avant sa première comparution devant le tribunal. Selon ses avocats, il devrait quitter mercredi la prison de haute sécurité de Chikurubi, dans la banlieue d’Harare.
Le chef de l’opposition Nelson Chamisa a estimé mardi que la répression de la contestation était pire que celle en cours sous le règne de Robert Mugabe (1980-2017). M. Mnangagwa a succédé fin 2017 à M. Mugabe, poussé à la démission par l’armée et le parti au pouvoir, la ZANU-PF.