Theresa May, mardi 29 janvier au Parlement britannique. / OLI SCARFF / AFP

C’était une nouvelle soirée de vote cruciale pour l’avenir du Brexit à Westminster, mardi 29 janvier, à deux mois tout pile de la date officielle du divorce entre Londres et Bruxelles. Par 317 voix contre 301, les députés britanniques ont voté en faveur d’un amendement demandant de modifier l’accord de Brexit négocié avec l’Union européenne.

Ce texte donne mandat à la première ministre, Theresa May, pour retourner à Bruxelles négocier, en particulier la disposition du « backstop » visant à éviter le retour à une frontière physique entre la province britannique d’Irlande du Nord et la République d’Irlande. « Il est maintenant clair qu’il est possible de rassembler une majorité à la Chambre », s’est réjouie Theresa May. « Nous allons demander des ajustements légaux à l’accord de sortie de l’UE », a-t-elle ajouté.

L’option d’une renégociation a pourtant été exclue par l’Union européenne depuis le début de l’impasse politique britannique. A deux mois du Brexit, le président français, Emmanuel Macron, a de nouveau martelé mardi soir que l’accord actuel est « non renégociable ». Dans la foulée, le porte-parole du président du Conseil européen, Donald Tusk, a réaffirmé la même position, juste après le vote britannique. « Les conclusions du sommet européen de décembre sont très claires sur ce point », a déclaré le porte-parole.

L’amendement, déposé par le conservateur Graham Brady, n’est pas le seul texte à avoir été validé par les députés britanniques. La Chambre des communes a également voté, par 318 voix contre 310, un amendement défendu conjointement par une députée conservatrice et un élu du Labour affirmant l’opposition du Parlement à un scénario du « no deal », c’est-à-dire une sortie de l’Union européenne sans accord – une perspective redoutée par les milieux économiques. Mais cet amendement est non contraignant, et ne propose pas de solution pour éviter un « no deal ».

Pas de report du Brexit

En revanche, l’amendement de la travailliste Rachel Reeves demandant une extension du calendrier fixé par l’article 50, c’est à dire un report du Brexit, a été rejeté par 322 voix contre 290. De même, l’amendement présenté par la travailliste Yvette Cooper pour donner au Parlement le pouvoir de reporter la sortie de l’UE a été rejeté par 321 voix contre 298.

Les députés britanniques ont aussi rejeté par 321 voix contre 301 un amendement visant à accorder davantage de pouvoir au Parlement dans la recherche d’alternatives à l’accord que Theresa May a négocié avec l’Union européenne. C’est une victoire pour la première ministre, selon laquelle il s’agirait d’une « usurpation » du rôle de l’exécutif.

Un amendement du Parti national écossais demandant au gouvernement de reporter la date du Brexit au 29 mars et d’exclure une sortie de l’UE sans accord a lui aussi été rejeté par 327 voix contre 39. enfin, les députés britanniques ont retoqué par 327 voix contre 296 un amendement invitant le Parlement à envisager d’autres options pour empêcher une sortie de l’Union européenne sans accord. La première ministre était également hostile à ce texte présenté par le parti travailliste.