Préparateur physique des Los Angeles Rams, Ted Rath (à gauche) est chargé pendant les matchs d’éviter que Sean McVay (à droite) ne reçoive des pénalités. / Capture d'écran NFL Films

Ted Rath est loin d’être l’homme le plus connu de Los Angeles. Mais, au sein des Los Angeles Rams, cet entraîneur chargé de la musculation et de la performance – son titre officiel – a un rôle essentiel dans la réussite de l’équipe de football américain. Et dimanche 3 février (dans la nuit de dimanche à lundi en France), ce rôle sera d’autant plus crucial que les Rams disputent le quatrième Superbowl de leur histoire face aux New England Patriots.

Si la mission de Ted Rath, en cours de semaine, est de s’assurer que tous les joueurs de l’effectif soient aptes à disputer les rencontres lorsque vient le week-end, il voit, en effet, ses prérogatives changer les jours de matchs : à chaque attaque de l’équipe de la Cité des anges, il se change en ange gardien de Sean McVay, le jeune entraîneur principal (33 ans) des Rams.

« Il a le genre de boulot ingrat auquel personne ne prête attention, à moins qu’il ne le fasse mal », relève ce dernier. « Je passe la majeure partie de mon temps juste derrière Sean quand l’équipe offensive est sur le terrain, pour l’écarter du chemin quand les arbitres passent près de lui, afin qu’on n’ait pas de pénalité », détaille le technicien de 35 ans dans une vidéo mise en ligne par la NFL.

Eviter les arbitres et les pénalités

En raison des effectifs immenses des franchises NFL (53 joueurs, répartis en trois équipes : offensive, défensive et équipe spéciale), la gestion du maintien de tout ce beau monde sur la touche – quand ils ne sont pas sur le terrain – est cruciale. Or, un entraîneur qui pénètre sur le terrain écope d’une pénalité faisant reculer son équipe de quinze yards (près de 14 mètres). Les franchises ne prennent donc pas à la légère la question des get-back coachs.

Les jours de matchs, au moins un membre de l’équipe – en général un coach – est chargé de maintenir tout le monde à sa place, loin du terrain, des joueurs et des allées et venues des arbitres le long de la ligne de touche.

Et ce n’est pas facile, les joueurs ayant notamment tendance à « avancer, avancer et finalement se retrouver sur le terrain sans s’en rendre compte, tellement on veut jouer », reconnaît le running back des Chargers, l’autre équipe de L.A., Melvin Gordon. « Comme joueur, j’étais probablement le type le plus difficile à gérer sur le terrain, car j’essayais toujours d’aller au plus près de l’action », abonde Sean McVay.

Le tango des « get-back coachs »

Après un incident entre les New York Jets et les Miami Dolphins en 2010 – le préparateur physique de l’équipe new-yorkaise, Sal Alosi, avait fait trébucher le joueur des Dolphins Nolan Carroll –, la question est devenue centrale pour la NFL. Après avoir puni le technicien d’une amende et d’une suspension, la ligue nord-américaine avait rappelé son règlement à toutes les équipes :

« Chaque équipe a la responsabilité de nommer un “get-back coach”. Cet individu doit avoir connaissance de toutes les restrictions d’accès au terrain et doit s’assurer que toute l’équipe et le staff s’y plient. »

Si, en général, les get-back coachs s’occupent de conserver l’ordre parmi toute l’équipe, quelques franchises ont détaché un homme pour s’occuper exclusivement de leur coach. C’est le cas des Rams, dont l’entraîneur est tellement focalisé sur l’attaque de ses hommes qu’il ne prête plus attention aux limites du terrain.

« Il est excellent dans à peu près tous les domaines, s’amuse Ted Rath. Mais s’il y a bien une chose où Sean McVay n’est pas bon, c’est pour se situer par rapport à la ligne de touche pendant les matchs. »

Elu meilleur préparateur physique de la Ligue en 2017, pour sa première saison en tant que titulaire (il était précédemment assistant aux Miami Dolphins et aux Detroit Lions), Ted Rath n’est pas que l’ombre de Sean McVay. Même s’il entend bien tout donner dimanche pour aider son équipe à remporter le second Superbowl de son histoire. « Cela relève de l’art, c’est un peu comme une danse, assure-t-il. Peut-être comme du tango, où l’on se met sur la route des arbitres, avant de reculer. »