Banc d’essai – On ne va pas jeter le bébé avec l’eau du bain et considérer que les radiocommandes des actuels quadricoptères de loisir sont dépassées. Associées à un smartphone, elles sont pratiques, efficaces et se connectent sans trop se faire prier. Pourtant, il faut bien admettre que le couple smartphone-radiocommande n’est pas irréprochable. Il n’est pas rare que des interférences entre les deux appareils viennent perturber la réception. Et puis, la taille de l’écran comme sa définition ne sont pas toujours optimales. Sans compter qu’il n’est pas rare de devoir interrompre d’autorité un vol pour cause de défaillance de la batterie du téléphone.

Pour simplifier la vie des utilisateurs du Mavic 2, l’entreprise chinoise DJI lance le Smart Controller, qui se présente comme une radiocommande multifonction ne nécessitant pas l’utilisation d’un smartphone. Cet appareil, que l’on appaire à son drone en un temps record, propose une avancée intéressante puisqu’il se suffit à lui-même pour diriger le vol tout en assurant des fonctions périphériques. Même si elle pèse son poids (630 grammes, soit seulement 300 grammes de moins que le drone), cette radiocommande de nouvelle génération, très ergonomique, n’est pas d’une manipulation fastidieuse. Les mini-joysticks sont amovibles et peuvent se clipser à l’arrière pour en faciliter le transport, et les deux antennes se déploient aisément.

Sur le Smart Controller, les deux mini-joysticks peuvent se dévisser et se clipser à l’arrrière de la radiocommande. / DJI

Un écran plus grand et plus lumineux qu’un smartphone

Le morceau de bravoure du Smart Controller est son écran de 5,5 pouces. Il est non seulement plus généreux que celui d’un smartphone, mais aussi beaucoup plus lumineux (deux fois, selon DJI). En effet, le retour vidéo en Full HD 1 080 p est impeccable et parfaitement fluide. Notre test, réalisé par très beau temps, était concluant, y compris lorsque l’on filme à contre-jour. L’autonomie est de deux heures et demie, la recharge prend deux bonnes heures sur une prise USB-C et la portée avec le drone peut atteindre, d’après le constructeur, huit kilomètres.

Présenté lors du dernier CES de Las Vegas, le Smart Controller intègre un système Android qui héberge l’application DJI GO 4 et bien d’autres. Cette polyvalence permet, par exemple, de diffuser facilement en direct sur les réseaux sociaux (et même, grâce au micro intégré, de commenter ses prestations en direct) ou encore de réaliser des montages. La mémoire interne est de 16 Go, ce qui n’a rien de négligeable, mais on regrette qu’il ne soit pas possible de transférer ses photos et vidéo par l’intermédiaire d’une carte SD. Il faudra s’en remettre au Bluetooth, en recourant à une procédure qui manque parfois de praticité.

Le Smart Controller n’est, pour l’instant, disponible que pour les drones Mavic 2 Pro et Mavic 2 Zoom. / DJI

Réservé aux drones équipés d’un émetteur utilisant la technologie OcuSync 2.0 de DJI (ce qui de facto limite, pour l’instant, sa compatibilité avec les seuls modèles Mavic 2 Pro et Mavic 2 Zoom), le Smart Controller apporte un vrai progrès dans l’univers des dronistes.

Reste son prix, fixé à 650 euros, qui tutoie celui d’un quadricoptère d’excellente facture. De quoi faire réfléchir à deux fois les amateurs – à moins de compter en faire un usage professionnel – alors que les ventes de drones de loisir sont en souffrance.