L’annonce, pourtant attendue, risque d’envenimer un peu plus les relations entre les Pays-Bas et la France. La Haye a annoncé mercredi 27 février au soir avoir porté à 14 % sa part au sein du capital du groupe aérien Air France-KLM. La veille, l’Etat néerlandais avait déjà fait une incursion inattendue, en annonçant une participation de 12,68 % dans le groupe aérien, pour une somme de 680 millions d’euros.

« Avec cette acquisition, le gouvernement néerlandais veut pouvoir influencer directement le développement futur d’Air France-KLM afin d’assurer de la meilleure façon possible l’intérêt public néerlandais », a précisé Wopke Hoekstra, le ministre des finances néerlandais. Une acquisition visant à renforcer l’influence des Pays-Bas dans Air France-KLM, qui a suscité la stupéfaction en France.

Le président Emmanuel Macron a réclamé mercredi à La Haye des clarifications sur cette décision considérée comme « inamicale » à Paris. Un conseil d’administration exceptionnel du groupe franco-néerlandais s’est réuni ce même jour, et a appelé à la « vigilance ».

Cette prise de participation est une surprise. Elle intervient après des frictions au sujet de l’avenir du patron de KLM, Pieter Elbers, que le conseil d’administration du groupe Air France-KLM a finalement proposé de reconduire dans ses fonctions le 19 février.

Les dirigeants de la branche néerlandaise du groupe avaient manifesté, début février, leur inquiétude quant au non-renouvellement du mandat de leur patron en avril et averti que le personnel pourrait faire grève. La transaction fait également suite à une série de conflits sociaux chez Air France en 2018.