Le nouveau président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, au sommet de l’Union africaine, à Addis-Abeba, le 10 février 2019. / SIMON MAINA / AFP

Les partisans de Félix Tshisekedi et de son prédécesseur, Joseph Kabila, ont décidé mercredi 6 mars de mettre en place « une coalition gouvernementale », ouvrant la voie à la désignation d’un formateur du gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) issu des élections de décembre 2018, selon un communiqué. La question de l’identification de la majorité parlementaire, revendiquée par le Front commun pour le Congo (FCC), coalition des partisans de l’ancien président Joseph Kabila, a retardé la formation du gouvernement par le président Tshisekedi, vainqueur de la présidentielle.

Après des discussions entamées lundi par les deux regroupements, « il se dégage que le Front commun pour le Congo détient de manière documentée la majorité absolue à l’Assemblée nationale » après les législatives du 30 décembre 2018, selon le communiqué conjoint. Le Cap pour le changement (CACH), la plate-forme politique du président Tshisekedi, ne compte qu’une cinquantaine d’élus nationaux sur un total de 485 députés de l’Assemblée nationale.

« Conforter le climat de paix »

Toutefois, pour refléter la volonté du peuple exprimée dans les résultats de la présidentielle et des législatives, le FCC et le CACH ont affirmé « leur volonté commune de gouverner ensemble dans le cadre d’une coalition gouvernementale », selon le texte. Cette option vise à préserver « les acquis de l’historique passation pacifique du pouvoir qui a eu lieu le 24 janvier, de conforter le climat de paix ainsi que la stabilité du pays (…) et de faciliter la mise en place rapide d’un gouvernement de plein exercice ».

Les deux plates-formes ont recommandé à l’ancien président Kabila, en sa qualité du chef du FCC, « d’accomplir les devoirs de sa charge permettant au chef de l’Etat de procéder à la désignation du formateur du gouvernement ». Elles ont également recommandé au président Tshisekedi « de nommer diligemment ledit formateur du gouvernement », poursuit le texte, mettant ainsi fin aux débats sur la désignation d’un informateur c’est-à-dire une personnalité chargée d’identifier la majorité parlementaire au sein de laquelle devrait être désigné le formateur du gouvernement. Le président Tshisekedi avait prévenu dans une déclaration qu’il n’accepterait pas d’être « un président qui règne mais qui ne gouverne pas ».