Gaspard Gantzer, le 11 octobre 2018, à Paris. / ALAIN JOCARD / AFP

A Paris, le printemps arrive avec un peu d’avance, du moins sur le terrain politique : en quelques jours, une série de candidatures viennent de fleurir en vue des futures élections municipales de mars 2020. Après le forain Marcel Campion, vendredi 8 mars, puis le député macroniste de droite Pierre-Yves Bournazel, lundi, Gaspard Gantzer a officialisé à son tour, mardi 12 mars, son intention de participer au futur scrutin. « Oui, je suis candidat (...) Je veux être le candidat des classes moyennes et même de toutes les familles parisiennes », a-t-il annoncé dans un entretien au quotidien Le Parisien.

Ces derniers jours, Rachida Dati a également fait part de son souhait de diriger la liste Les Républicains pour l’hôtel de ville, et le secrétaire d’Etat Mounir Mahjoubi a fait de même pour La République en marche (LRM).

Ancien conseiller chargé de la communication de François Hollande, Gaspard Gantzer, 39 ans, a créé une agence de conseil en communication, appelée 2017, après son départ de l’Elysée. Il a cependant continué à suivre de près la vie politique, avec l’intention d’y participer de nouveau. En mai 2017, il a été investi par LRM pour être candidat aux législatives en Ille-et-Villaine. Les critiques à l’égard de ce parachutage l’ont très vite amené à renoncer, au profit de Laurence Maillart-Méhaignerie, qui a été élue députée.

Hors des partis traditionnels

Depuis, c’est à Paris, la ville où il vit, que Gaspard Gantzer a décidé de mener campagne. Il a choisi de se lancer hors des partis traditionnels, en créant son propre mouvement, nommé « Parisiennes, Parisiens ». Depuis des mois, l’ancien conseiller de l’Elysée effectue ainsi un travail de fourmi, multipliant les contacts et les réunions de quartier, avec l’intention de proposer une offre politique originale : de nouveaux visages, pour de nouvelles propositions.

Ainsi doit-il présenter mercredi la liste de ses trente-quatre « chefs de file » pour la bataille électorale, soit un binôme homme-femme pour chacun des dix-sept secteurs de la capitale. Parmi eux figurent Benjamin Djiane, ancien conseiller de Manuel Valls à Matignon et actuel adjoint au maire PS du 3arrondissement, ainsi que Valérie Lecasble, ex-journaliste et ancienne directrice de France-Soir puis d’i-Télé.

« Dans les prochains mois, ces trente-quatre personnes vont établir le diagnostic de la vie à Paris, arrondissement par arrondissement, aller à la rencontre des citoyens et préparer les futures listes », précise Gaspard Gantzer. Les propositions concrètes ne devraient pas tarder. Plusieurs ont déjà été avancées, dont la suppression du périphérique et la gratuité totale des crèches.

Lire la tribune de Gaspard Gantzer : « Détruisons le périphérique ! »

Forte concurrence

Toute la question, pour Gaspard Gantzer comme Pierre-Yves Bournazel, est de savoir s’ils disposeront d’un espace politique suffisant. Les deux hommes ont choisi de se lancer dans l’aventure politique en dehors des partis traditionnels auxquels ils ont appartenu, en s’inspirant de l’exemple d’Emmanuel Macron, élu à l’Elysée sans s’appuyer sur les structures partisanes anciennes. A Paris, ils ont toutes les chances de se retrouver face à une concurrence forte, qu’il s’agisse des écologistes, des candidats de LRM, des Républicains, ou encore de la maire socialiste, Anne Hidalgo, qui compte bien se représenter. « Ce n’est pas à moi de me déclarer la première, j’attends de voir ce que sera l’offre politique », déclare-t-elle dans un long entretien au Parisien paru mardi soir.

L’afflux soudain de candidatures officielles ne doit rien au hasard. Il est évidemment lié à l’approche du scrutin, et à la nécessité pour certains candidats peu connus de se faire un nom – un an de campagne ne sera pas de trop pour nombre d’entre eux. Mais cette floraison tient aussi au fait qu’un sondage sur les futures municipales à Paris doit être réalisé ces jours-ci pour le compte du Journal du dimanche. Pour les candidats qui souhaitent montrer leur crédibilité, c’est donc le moment d’être le plus présent possible dans les médias, afin que les personnes sondées cette semaine puissent les mentionner. Et qu’ils ne se retrouvent pas en queue de peloton quand cette enquête d’opinion, jugée importante par beaucoup, sera dévoilée, sans doute le 24 mars.