Stéphane Le Foll durant le 78e congrès du Parti socialiste, le 8 avril 2018. / THOMAS SAMSON / AFP

L’ancien ministre socialiste Stéphane Le Foll a décidé vendredi 15 mars de quitter le bureau national du PS après l’annonce de la candidature de l’essayiste Raphaël Glucksmann aux élections européennes, avec le soutien attendu du PS samedi. « J’ai décidé, et d’autres avec moi, de quitter le Bureau national du PS, déclare M. Le Foll dans un entretien au Figaro.fr. Pour autant, je reste au PS et au Conseil national car, un jour ou l’autre, l’identité politique de notre parti devra être remise à plat, sur la table. »

L’ex-secrétaire d’Etat socialiste Ségolène Neuville a affirmé à l’AFP qu’elle quittait également le bureau national. Selon l’entourage de M. Le Foll, l’ancienne ministre Marie-Arlette Carlotti devrait aussi les accompagner. En revanche, au sein du même courant que Stéphane Le Foll, Clotilde Valter a indiqué qu’elle restait au bureau national.

« Nous effacer sans débat interne ? »

Pour le maire du Mans, la candidature de Raphaël Glucksmann à la tête d’une liste qui devrait recevoir samedi le soutien du conseil national du PS est « une mauvaise plaisanterie ». « Les écologistes restent écologistes, Benoît Hamon reste Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon reste Jean-Luc Mélenchon et nous, les socialistes, nous devrions nous effacer derrière Raphaël Glucksmann sans débat interne, sans aucune base idéologique et politique, sans ligne stratégique ?, développe Stéphane Le Foll. Olivier Faure a fait ce qu’il voulait faire, seul, de son côté et il devra l’assumer. Nous sommes loin, en tout cas, de cette renaissance du PS vendue aux socialistes lors du congrès. »

Quant à Place publique, « ce mouvement inconnu de tous n’a ni ligne, ni portée, ni consistance ! », juge l’ancien ministre de l’agriculture. Place publique est le parti fondé par M. Glucksmann en novembre 2018, autour des thématiques écologiques, démocratique, sociale et européenne.

A la question de savoir s’il y aurait des candidats de son courant sur la liste Glucksmann, M. Le Foll répond : « Ceux qui voudront y aller iront, ils prendront leurs responsabilités. »

Le doute travaille d’autres courants du PS. Réunie vendredi soir, la gauche du PS a décidé de « soutenir la démarche de rassemblement avec Raphaël Glucksmann » mais sous conditions, a indiqué Laurent Baumel à l’AFP. Les membres du courant demandent une liste paritaire où le PS conserverait la moitié des places, et « un comité de campagne paritaire avec une communication respectueuse de l’apport du PS ».