La Ligue arabe accorde un prêt de 300 millions de dollars au Soudan
La Ligue arabe accorde un prêt de 300 millions de dollars au Soudan
Le Monde.fr avec AFP
Le pays est confronté à une inflation annuelle de près de 70 % et à un grave déficit en devises étrangères, ainsi qu’à des pénuries d’aliments et de carburants.
Manifestation anti-gouvernementale à Omdurman, la ville jumelle de Khartoum sur la rive occidentale du Nil, au Soudan, le 20 janvier 2019. / Mohamed Nureldin Abdallah / REUTERS
Le Soudan a annoncé samedi 16 mars avoir reçu un prêt de 300 millions de dollars (264 millions d’euros) du Fonds monétaire arabe (FMA), destiné à l’aider à faire face à la grave crise économique à l’origine de manifestations inédites demandant le départ du président Omar Al-Bachir. « Le premier accord porte sur un prêt de 230 millions de dollars et le second sur une facilité de 70 millions de dollars pour l’achat de denrées stratégiques », a indiqué le ministère des finances dans un communiqué, sans donner plus de détails.
L’accord a été signé par le ministre soudanais des finances par intérim, Mustafa Hoali, et Abdulrahman Al-Hamidy, responsable du FMA, basé aux Emirats arabes unis. Le Fonds monétaire arabe, organisme établi par la Ligue arabe et basé à Abou Dhabi, a notamment pour tâche d’aider les pays membres à remédier aux déséquilibres budgétaires ou de la balance des paiements, et à stabiliser leur taux de change.
Le prix du pain a triplé
Des protestations ont éclaté au Soudan le 19 décembre 2018 après la décision du gouvernement de tripler le prix du pain. Le pays est en outre confronté à une inflation annuelle de près de 70 % et à un grave déficit en devises étrangères, ainsi qu’à d’autres hausses de prix et des pénuries d’aliments et de carburants. Selon un bilan officiel, 31 personnes sont mortes depuis le début des manifestations. L’ONG Human Rights Watch (HRW) évoque le chiffre de 51 victimes.
La crise économique s’est aggravée depuis la sécession du Soudan du Sud en 2011, qui a conservé l’essentiel des revenus pétroliers. Les manifestants accusent le pouvoir de mal gérer l’économie et de ne pas s’être préparé aux effets de la sécession.
Omar Al-Bachir, au pouvoir depuis trois décennies, et d’autres responsables soudanais blâment, eux, l’embargo commercial imposé au Soudan en 1997 par les Etats-Unis. Bien qu’il ait été levé en octobre 2017, la reprise économique tant attendue ne s’est toujours pas concrétisée. Washington a toutefois maintenu le Soudan sur sa liste des Etats qui soutiennent le terrorisme, ce qui, selon les responsables soudanais, dissuade les investisseurs internationaux de faire des affaires avec ce pays d’Afrique de l’Est.