Scott Walker à Londres en 1970. / Michael Putland / Getty Images

Il passait pour l’une des figures les plus énigmatiques et légendaires de la pop music. Le chanteur et compositeur américain Scott Walker est mort à 76 ans, a annoncé lundi 25 mars son label, 4AD.

« Pendant cinquante ans, le génie de l’homme né Noel Scott Engel a enrichi la vie de milliers de personnes, d’abord comme membre des Walker Brothers, et plus tard comme artiste solo, producteur et compositeur d’une originalité sans compromis », écrit le label sur son site et dans un post Facebook. La cause de sa mort n’a pas été précisée.

Né le 9 janvier 1943 à Cleveland dans l’Ohio, Scott Walker doit son statut à un parcours et des disques hors norme. Dans les années 1960, chanteur et bassiste d’un trio de faux frères californiens, les Walker Brothers (avec John Maus et Gary Leeds), il s’installe dans le Swinging London avec comme ambition de concurrencer les Beatles. Ils réussissent à placer deux titres dans les charts : Make It Easy on Yourself et The Sun Ain’t Gonna Shine (Anymore).

The Walker Brothers - The Sun Ain't Gonna Shine Anymore
Durée : 03:18

En 1967, il entame une carrière en solo, produisant une pop baroque, symphonique, chantant des compostions originales, comme The Old Man’s Back Again, référence à l’invasion de la Tchécoslovaquie par le pacte de Varsovie en 1968, ou des adaptations anglophones de Jacques Brel – Mathilde, My Death, Amsterdam, Jackie, Next, The Girls and the Dogs, Sons of, Funeral Tango et If You Go Away – écrites par Mort Shuman. Ses premiers albums en solo (Scott 1, 2, 3 et 4) influenceront David Bowie, Tindersticks, Pulp ou Radiohead.

Scott Walker The Old Man`s Back Again
Durée : 03:44

Il commence ensuite une carrière à éclipses, reformant un temps les Walker Brothers, pour revenir au milieu des années 1990, avec l’album Tilt (1995), puis The Drift (2006), évoquant la relation entre Mussolini et sa maîtresse, Clara Petacci, ou encore les attentats du 11-Septembre.