Projet d’aménagement de l’entrée de la gare de Rennes depuis son parvis sud. / FGP_TER

A la sortie du nouveau bâtiment lumineux et aéré de la gare de Rennes, les échafaudages et les engins de chantier encombrent encore les abords. Si des pelouses sont déjà semées, on a du mal à imaginer qu’en 2019 s’offrira ici un vaste espace de rencontre, mêlant terrasses, cheminements piétons et vélos, végétation.

Le quartier de la gare de Rennes est en train de connaître une complète métamorphose. La ligne à grande vitesse qui relie désormais Paris à la porte de la Bretagne en moins d’une heure et demie, la mise en service en 2020 de la nouvelle ligne B du métro et le développement du trafic TER devraient entraîner d’ici à 2025 un doublement du nombre de voyageurs.

Le projet d’aménagement EuroRennes vise ainsi à répondre à la nécessité de renforcer les capacités d’accueil et la fluidité du hub rennais, devenu pôle d’échange multimodal (PEM), et s’inscrit dans une politique de développement des mobilités douces. Mais il a aussi pour dessein d’étendre le centre-ville vers le sud, et surtout de « recoudre » la ville, coupée en deux par les voies ferrées, « pour doter Rennes d’un centre-ville élargi, digne d’une vraie métropole, explique Emmanuel Couet, président de Rennes Métropole. La gare et son quartier, pôle d’entrée en Bretagne, doivent servir l’attractivité de la capitale bretonne et devenir un marqueur de la 10e métropole française ».

Jusqu’alors, Rennes a vu son développement urbain, commercial et touristique concentré au nord, le « fleuve ferroviaire » n’étant franchissable qu’en voiture par deux ponts, distants d’un kilomètre de part et d’autre de la gare.

De nouveaux espaces végétalisés

Pour relier les deux rives, une passerelle piétonne ouvrira d’ici à la fin de 2019 un nouveau franchissement au-dessus des voies. Et sur chaque rive, s’adossera au nouveau PEM un grand terrain paysager mêlant espaces verts et cheminements piétons. Côté nord, l’accès à la gare sera réservé aux modes doux de déplacement, tandis que la circulation automobile sera canalisée vers l’entrée d’un parking souterrain, côté sud, lequel comptera aussi 400 places sécurisées pour les vélos.

« La gare ne sera plus un bâtiment qui fait front, avec une façade imposante et un arrière lugubre délaissé. Elle doit disparaître, se fondre dans ces aménagements paysagers », explique Claire Brindjonc, chef de projet à Territoires publics, aménageur de Brest Métropole, qui coordonne le projet EuroRennes.

Rennes veut faire de ce nouveau quartier un pôle économique d’envergure nationale en accueillant notamment des sièges sociaux d’entreprises. En rez-de-chaussée des nouveaux immeubles en construction, commerces, restaurants, cafés et même un cinéma d’art et d’essai sont aussi prévus, pour éviter le risque d’un quartier d’affaires déserté le soir et le week-end. « L’objectif est vraiment de mettre l’accent sur les espaces publics, lieux de détente et de rencontre. Au nord comme au sud vont être aménagées de vraies places avec des terrasses, de grandes pelouses et des gradins en bois », insiste Claire Brindjonc.

Une façon de répondre à la demande des habitants. Consultés, fin 2018, sur le devenir de leur ville, les Rennais ont en effet jugé leur cité trop minérale et émis le souhait d’avoir davantage d’espaces « végétalisés »« se poser », « se détendre », « trouver des endroits de fraîcheur dans le centre-ville ».

« Le Monde » organise une conférence sur les enjeux sociaux et écologiques de la mobilité quotidienne, intitulée « Une mobilité durable pour tous ? » jeudi 28 mars, de 8 h 30 à 10 h 30, au couvent des Jacobins à Rennes. Inscriptions en ligne (gratuit)

Cet article est extrait d’un dossier réalisé dans le cadre d’un partenariat avec la métropole de Rennes.