« Osmosis » : le « Black Mirror » à la française ne convainc pas
« Osmosis » : le « Black Mirror » à la française ne convainc pas
Par Damien Leloup
Pour sa nouvelle production hexagonale, Netflix s’essaie au récit d’anticipation.
Paris, dans un futur proche : la société Osmosis s’apprête à démarrer les tests d’un nouveau produit révolutionnaire, qui promet à chacune et à chacun de trouver son âme sœur. En analysant le profil de l’utilisateur, et en scrutant les réseaux sociaux, le logiciel et son implant doivent permettre à tout le monde de découvrir qui est son ou sa partenaire idéal. Pour l’instant, seul le cofondateur de l’entreprise, Paul (Hugo Becker), a pu expérimenter le dispositif, et rencontrer celle qu’il pense être la femme de sa vie, Joséphine. Lorsque débute la série, Osmosis s’apprête à passer à la phase de test, en implantant sa technologie chez une quinzaine de volontaires triés sur le volet, sélectionnés tant pour leurs qualités que pour leurs défauts.
Produite par Audrey Fouché, Osmosis, adaptée d’une websérie d’Arte, est la première série Netflix française à s’aventurer dans le domaine de l’anticipation, avec une thématique proche de celles explorée depuis plusieurs années par la série anglaise Black Mirror, même si les créateurs d’Osmosis s’en défendent. Tant le thème mêlant isolement et technologie que l’esthétique léchée des plans rappellent sa grande sœur anglaise. Mais le parallèle s’arrête là – malheureusement pour Osmosis.
Des sous-intrigues confuses
Là où Black Mirror propose des épisodes longs et cohérents, centrés autour d’une poignée de personnages, Osmosis multiplie à l’envi, dans les deux premiers épisodes que Le Monde a pu voir avant sa sortie, les sous-intrigues confuses. Paul et sa sœur Esther (Agathe Bonitzer) se perdent très vite dans plusieurs problématiques qui s’enchaînent sans jamais se rejoindre : leur programme fonctionne-t-il vraiment ? Peut-il sauver leur mère ? Pourquoi les actionnaires de l’entreprise les lâchent-ils subitement ? Et ont-ils fait les bons choix en sélectionnant leurs cobayes, dont certains ont un comportement suspect ?
Le spectateur se trouve dès le début de la série assailli de questions sans réponses, tout en essayant de suivre le fil des intrigues amoureuses de certains des cobayes. C’est dommage, car les couples surprenants que génère Osmosis – une femme en surpoids mal dans sa peau à qui l’application affirme que son âme sœur est un coach sportif, un homme qu’Osmosis renvoie vers son ex-copain… – ouvrent des pistes prometteuses. Mais la curiosité que l’on ressent à l’égard des cobayes atypiques de l’expérience met cruellement en relief le fait que l’intrigue principale n’arrive pas franchement à captiver.
Osmosis | Bande-annonce officielle | Netflix
Durée : 01:41
Osmosis, créé par Audrey Fouché, avec Agathe Bonitzer, Hugo Becker, Gaël Kamilindi (Fr., 2019, 8 × 45 min). Disponible en intégralité le 29 mars sur Netflix.