Plus de 300 médecins annoncent leur démission collective au Maroc
Plus de 300 médecins annoncent leur démission collective au Maroc
Le Monde.fr avec AFP
Les professionnels de santé dénoncent « la situation catastrophique » du secteur hospitalier et des conditions dégradées notamment par le manque de moyens humains.
Dans un hôpital de Casablanca en mars 2016. / AFP
Pas moins de 305 médecins exerçant dans des hôpitaux du nord du Maroc ont annoncé leur démission collective dans une lettre conjointe envoyée au ministère de la santé pour protester contre leurs conditions de travail, a-t-on appris vendredi 19 avril de sources concordantes.
Regroupés sous la bannière du Syndicat indépendant des médecins du secteur public au Maroc, ces médecins justifient leur décision par la « situation catastrophique » du secteur hospitalier. Celui-ci ne répond selon eux « ni aux attentes des citoyens ni à leur droit aux soins », selon une lettre envoyée jeudi par leur syndicat à la direction régionale du ministère de la santé et relayée vendredi par des médias marocains.
« Nous avons bien reçu la demande de démission collective qui entre dans le cadre d’un processus revendicatif », a confirmé vendredi à l’AFP le docteur Afifi Ikram, directeur de la santé dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (nord). Mais « cette démission reste non fondée juridiquement car chaque médecin doit déposer sa démission unilatéralement » pour qu’elle le soit, a-t-il nuancé.
« Profondes inégalités »
Les médecins démissionnaires, qui demandent une argumentation salariale tout en déplorant leurs conditions de travail dégradées par le manque de moyens humains, « continuent de travailler », a précisé le docteur Afifi Ikram. Ils attendent selon lui « un retour du ministère » qui est « engagé dans le processus avec une commission de suivi pour trouver des solutions concertées ».
En 2018, plus de 200 médecins du secteur public avaient déjà annoncé leur démission pour les mêmes raisons, alors que le système de santé marocain reste marqué par un « déficit en personnels » et de « profondes inégalités géographiques et socio-économiques », selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).