Etudiants étrangers : la hausse controversée des frais d’inscription publiée au Journal officiel
Etudiants étrangers : la hausse controversée des frais d’inscription publiée au Journal officiel
Le Monde.fr avec AFP
Plusieurs universités françaises ont déjà fait savoir qu’elles n’appliqueraient pas la réforme.
La hausse des frais d’inscription universitaires pour les étudiants non-européens entrera en vigueur à la rentrée prochaine, selon deux textes publiés dimanche au Journal officiel, malgré la mobilisation contre cette mesure gouvernementale. A la rentrée prochaine, les étudiants extra-européens devront s’acquitter de 2 770 euros en licence et 3 770 euros en master et doctorat, des plus de dix fois supérieures à celles que doivent payer les étudiants européens, selon l’arrêté du ministère de l’enseignement supérieur. Celles et ceux qui ont déjà entamé leurs études en France ne sont toutefois pas concernés par cette hausse.
Un décret publié dimanche liste par ailleurs une série de cas selon lesquels les étudiants venant de pays situés en dehors de l’Union européenne pourraient être exonérés de cette hausse, notamment en raison de leur « situation personnelle » ou s’ils répondent « aux orientations stratégiques de l’établissement ».
Risque de décrochage
La hausse ne s’appliquera par ailleurs pas aux doctorants étrangers, avait également indiqué la ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal fin février. La ministre avait en revanche refusé d’augmenter de 10 à 15 % le nombre d’étudiants que les universités peuvent décider d’exonérer de frais, comme le permet un décret de 2013. Depuis son annonce en novembre, la hausse de frais universitaires fait l’objet d’une mobilisation forte à son encontre. Le gouvernement assure qu’elle permettra de renforcer l’attractivité de la France et d’augmenter le nombre de boursiers. Ses opposants considèrent en revanche que la mise en œuvre de cette réforme revient à ériger un « mur de l’argent » frappant les étudiants étrangers les moins fortunés. Plusieurs universités en France ont fait savoir qu’elles n’appliqueraient pas cette hausse, en utilisant la possibilité d’exonérer de frais une partie de leurs effectifs. A la mi-mars, un rapport parlementaire a conclu que cette mesure faisait courir « un risque réel de décrochage sur le court terme » pour l’attractivité de l’enseignement supérieur français.